Étrange paradoxe. De tous les grands pays industrialisés, ce sont les États-Unis, terre de l'iPad et de l'iPhone, qui connaîtront la plus forte chute de la consommation de produits high-tech, cette année, selon une récente étude d'IDC. Une chute estimée à 17 % par le cabinet. « Les consommateurs américains de high-tech sont devenus extrêmement sensibles au prix, la récession économique (de 2009) n'a pas seulement modifié le montant de leurs dépenses, mais également leur psychologie », explique Michael Dehart, responsable du pôle consommation chez IDC. Autrement dit, un nombre croissant de consommateurs américains s'interroge désormais sur le rapport qualité-intérêt-prix des produits high-tech, au lieu de céder à des achats d'impulsion. Ces consommateurs plus prudents, IDC les surnomme « savvy sale shoppers », savvy signifiant « jugeote ».Quelques niches subsistentLa crise n'a pas uniquement rendu les consommateurs américains plus réfléchis, elle les a aussi appauvris. À tel point que les « disengaged functionalists » - les consommateurs dont les revenus sont si faibles qu'ils ne s'intéressent pas beaucoup aux nouvelles technologies - représentent aujourd'hui plus du tiers (34 %) de la population américaine, contre 16 % seulement en moyenne dans les autres pays du monde. Au total, les « disengaged functionalists » et les « savvy sale shoppers » pèsent désormais pour plus de 50   dans la population des États-Unis, « ce qui reflète bien l'état de l'économie américaine », constate IDC. Mais, que les fabricants de produits high-tech se rassurent, ils disposent encore de niches à creuser sur le marché américain. À commencer par les ordinateurs portables, de plus en plus de foyers américains optant pour un « notebook » plutôt que pour un PC fixe, lorsqu'il s'agit de renouveler l'équipement informatique de la maison. Les smartphones gardent eux aussi du potentiel, 28 % seulement des ménages américains en possédant un, d'après les données d'IDC. Enfin, la télévision en haute définition a encore de beaux jours devant elle, assure le cabinet, bien qu'elle équipe déjà la moitié des foyers américains. Autant de niches rentables pour les fabricants de high-tech car les consommateurs américains dont le pouvoir d'achat n'a pas souffert de la crise achètent du très haut de gamme. Christine Lejoux

latribune.fr

21 Sept 2010, 15:52

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