Le privé tire son épingle du jeu dans les cliniques

téLes cliniques dites « de soins de suite et de réadaptation », passage obligé des patients convalescents entre l'opération chirurgicale et d'éventuelles prestations médico-sociales ultérieures, sont en pleine mutation. « Les soins de suite bénéficient du vieillissement de la population, de la chronicisation des pathologies et de la baisse des durées d'hospitalisation », explique le directeur d'études au cabinet d'analyse Precepta Jean-Christophe Briant, qui vient de publier une étude sur le sujet.Pourtant, la croissance du secteur devrait continuer à ralentir cette année, en hausse de 3,5 %, contre 4 % l'an dernier et plus de 5 % en 2007. Pourquoi un tel décalage entre besoins et offre ? « Il s'explique pour l'essentiel par le durcissement tarifaire imposé par les autorités de santé, qui gèrent leurs dépenses en enveloppes fermées », estime Jean-Christophe Briant. Dans ce contexte, c'est le secteur privé qui tire son épingle du jeu. « On comptait, en 2008, 29 % de cliniques privées commerciales sur les 1.819 établissements de soins de suite en France. Le privé à but lucratif est le seul où se créent encore des établissements, alors que le privé non lucratif [associations, Ndlr] est en panne », explique Jean-Christophe Briant.mutualisation des coûtsDe fait, en plus « d'une rapidité de décision et d'une assise financière importante », le privé joue à plein des possibilités de mutualisation des coûts et des moyens. « Au sein du privé, on compte 40 à 50 % de cliniques filialisées, une proportion qui devrait continuer à croître », indique Jean-Christophe Briant. Il permet notamment de contenir des frais de personnels élevés (ils sont la première charge des cliniques avec 50 % du chiffre d'affaires), pour cause de statut salarié de la majorité des médecins et d'une pénurie croissante de personnel.Quant à la rentabilité des cliniques, stable sur les dernières années ? l'excédent brut d'exploitation atteignait 9,3 % en moyenne l'an dernier ?, elle varie significativement selon le profil des acteurs. « Les spécialistes de la dépendance (Orpea, Korian) présents en soins de suite sont nettement plus rentables que les spécialistes sanitaires (Générale de santé?) ou les acteurs généralistes (Mutualité française, AP-HP?) », explique Jean-Christophe Briant. Mais cela tient à la législation particulièrement favorable aux établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), dont les tarifs sont en partie libres. Enfin, si « l'effet groupe » intéresse aussi les fonds d'investissement, « ces derniers sont davantage présents dans les cliniques de court séjour que dans les soins de rééducation. Les transactions se font sur la base de deux fois le chiffre d'affaires », estime-t-il. Audrey TonnelierInfographie1col 50mm
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