Les sociétés optimiseront leur croissance grâce aux prix

L'année 2009 fut celle des coupes budgétaires, 2010 sera celle du redressement des chiffres d'affaires. C'est du moins ce qu'intègre le consensus dans ses projections de croissance de 30 % des profits des entreprises cette année. L'effet de base favorable lié à la faiblesse de l'année passée et l'abaissement du point mort des sociétés ne suffiront pas à garantir le rebond des résultats. Il faudrait que la hausse des volumes prenne le relais des restrictions de coûts. Mais, rien n'est acquis. Dès lors, les groupes qui montreront une certaine capacité à contrôler leur prix, voire à imposer des relèvements tarifaires, offriront davantage de visibilité. C'est ce que les anglo-saxons appellent le « pricing power ». En l'occurrence, les plus solides sur le plan financier ont comblé le vide laissé par la disparition des victimes de la crise. Ce serait particulièrement le cas outre-Manche. D'après Frédéric Redel, gérant chez CCR AM, les sociétés de distribution spécialisée dans le jeu et le jouet ayant fermé boutique à cause de la crise représentaient 15 % de part de marché. Ce qui permet à des acteurs comme Woolworth de gagner du terrain et donc d'accroître son emprise sur les prix. D'autres ont su tirer parti de l'affaiblissement de leurs homologues ou saisir des opportunités dans le cadre de cessions réalisées par des fonds d'investissement. Frédéric Redel cite deux équipementiers automobile : Autoliv, qui a intégré les métiers de sécurité de l'américain Delphi et Faurecia, qui est devenu le leader mondial de l'assemblage pour systèmes d'échappements après avoir racheté des actifs à un fonds de private equity. savoir-faire discriminantSelon Gérard Moulin, gérant chez Delubac AM, « un client heureux équivaut souvent à un actionnaire malheureux dans un contexte où de nombreux secteurs ont basculé dans une spirale déflationniste ». L'?expert estime que le pricing power est avant tout conditionné à une position sectorielle dominante, un savoir-faire discriminant susceptible de créer des barrières à l'entrée et plusieurs années d'évolution positive des marges d'exploitation. Selon lui, des sociétés comme Bonduelle, Biomérieux, Eutelsat ou encore Essilor répondent bien à ces critères. Et d'ajouter : « Bien que la majorité des actions de ces sociétés évoluent à des niveaux historiquement élevés, les investisseurs devraient continuer de leur accorder une prime dans un environnement économique encore incertain. »
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