Bruxelles voudrait profiter de la crise du nuage pour unifier le ciel de l'Europe

Parler d'une aubaine au sujet du nuage de cendres islandais qui a paralysé l'Europe pendant cinq jours frise la provocation. Et pourtant, c'est bien de cela dont il s'agit. A la faveur de la crise, Siim Kallas, vice-président de la Commission en charge des transports, va tenter de relancer le projet de « ciel unique européen », laborieusement poussé en 2008 sous présidence française et menacé par les conservatismes nationaux. La priorité ira à la création d'un « manager européen » de l'espace aérien. « On ne parle pas de contrôleur », insiste une porte-parole de la Commission, les états conservant la maîtrise de leur espace. Ce manager, qui pourrait être logé dans l'organe existant, Eurocontrol, émettrait des « recommandations contraignantes » en direction des autorités nationales. Le but : optimiser la gestion du ciel européen et redessiner les routes. Une meilleure coordination permettrait d'économiser 50 % du coût de gestion et de doubler les capacités, avait calculé la Commission en 2009. On sait désormais qu'elle est également précieuse en cas de crise. manque de volonté politiqueAvec une gestion centralisée, « nous aurions pu émettre plus tôt une recommandation », explique la Commission. Et la réouverture partielle de l'espace aérien aurait pu intervenir à partir de vendredi... « Nous allons voir s'il y a une volonté politique pour avoir une procédure accélérée » de mise en oeuvre du paquet « ciel unique », explique la Commission. Mardi, Siim Kallas testera l'idée en collège des commissaires. L'exécutif européen dispose théoriquement de pouvoirs étendus pour ce faire. Mais le calendrier prévoyant l'adoption des mesures techniques fin 2010 pour une mise en oeuvre début 2012 est déjà jugé ambitieux.Les négociations achoppent sur les réticences des états à concéder une part de leur souveraineté... et à toucher aux privilèges des opérateurs nationaux. Ainsi, la création d'un sous-espace régional réunissant la France, l'Allemagne, la Suisse et le Bénélux patine. « Les autres ont peur que la France ? nationalise ? leur espace aérien », explique un expert. Florence Autret, à Bruxelle
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