Le promoteur immobilier Icade (groupe caisse des Dépôts) a réalisé à Strasbourg son premier projet de logement collectif répondant à la norme « bâtiment basse consommation » (BBC), sans recours aux énergies fossiles. La remise des clés aux co-propriétaires, plutôt aisés, de cette résidence de 16 logements, située dans le quartier résidentiel de la Robertsau, aura lieu fin juin. Les techniques mises en oeuvre ont vocation à se généraliser, selon Icade, y compris en entrée de gamme. Elles impliquent notamment une isolation sur 18 centimètres par l'extérieur et un chauffage par ventilation mécanique contrôlée à double flux, qui représentent un surcoût de 100 euros par mètre carré. Le triple vitrage sur toutes les façades à l'exception du côté sud, des brise-soleil orientables et des micro-pompes à chaleur individuelles complètent le dispositif. Le prix de vente moyen, de 3.500 euros par mètre carré, est conforme à la moyenne des logements neufs de standing à Strasbourg. « Malgré les hivers rigoureux dans la région, notre bureau d'études a calculé que 11 logements sur 16 n'auraient pas besoin de chauffage mais nous avons posé des convecteurs bas de gamme pour rassurer les clients », déclare Olivier Kinder, responsable des opérations de promotion d'Icade en Alsace. Le promoteur estime la consommation énergétique des logements à 56 kWh par mètre carré et par an, soit 4 euros d'électricité en moyenne par mètre carré hors oeuvre. « La BBC sera obligatoire en 2012 dans les constructions neuves, mais nous avons testé nos clients en prenant les devants », raconte Olivier Kinder. « Nous sommes arrivés trop tôt sur ce marché BBC. Les services techniques ont dû assister les vendeurs, qui ont mis deux mois pour tout commercialiser. Mais ce marché arrivera très rapidement à maturité. » Pour sa prochaine opération en 2011 à Souffelweyersheim, en banlieue nord de Strasbourg, Icade promet des consommations inférieures de 20 % à la norme BBC. Sans surcoût pour les acquéreurs grâce aux économies d'échelle sur plus de 100 logements dans quatre petits bâtiments éco-actifs. Des maisons de ville seront construites sur le même site. Les toitures seront couvertes de panneaux solaires collectifs pour l'eau chaude sanitaire et de capteurs photovoltaïques pour la production et la revente d'électricité. « En restant dans les prix du marché, nous n'aurons plus besoin de convaincre les acquéreurs que les économies d'énergie aideront à amortir le prix de leur logement », espère Olivier Kinder. Olivier Mirguet, à Strasbourg

latribune.fr

23 Juin 2010, 23:20

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