Les Sagas de BFM radio

STRONG>« Homo Villepinus »Bruno Le Maire est un ministre agaçant. On a beau faire le tour des planètes syndicale et politique, impossible de trouver une âme charitable pour dire du mal de lui. Le ministre de l'Agriculture a été soutenu dans sa carrière par Jean-Louis Debré, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, «?un trio improbable?», admet-il. Ce normalien, énarque (et spécialiste de la statuaire dans l'oeuvre de Marcel Proust), semble aussi à l'aise au cul des vaches qu'à la Commission européenne. Celui qui fut conseiller puis directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon a même trouvé son fief politique en la députation d'Évreux.Bruno Le Maire est un homme de lettres. L'École normale le lui rend bien mais l'Ena, qu'il intègre en suivant, le déçoit?: «?On apprend à former son esprit à Normale et on le remplit à l'Ena mais on ne fait que le remplir.?» En sortant, il propose ses services à Dominique de Villepin et devient son conseiller aux affaires stratégiques au ministère des Affaires étrangères. Avec pour lourde tâche de convaincre le ministre de l'inexistence des armes de destruction massives en Irak. Il se souvient du discours de son mentor à l'ONU en février?2003 et démystifie?: «?C'est beaucoup plus artisanal qu'on ne le croit. C'est Dominique de Villepin avec sa feuille et son crayon qui écrit le discours et moi qui prends des notes et qui essaye de les mettre en forme.?» Son passage comme directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon l'a «?vacciné contre les inimitiés personnelles et le goût du pouvoir pour le pouvoir?». Il y prend des cours accélérés de déboires?: «?La leçon du CPE, c'est qu'il faut écouter, écouter et écouter.?» Et apprend à éviter les eaux troubles avec l'affaire Clearstream?: «?Plus on peut se tenir à l'écart de ce genre d'affaire, mieux c'est.?» Le 23?juin 2009, il prend ses fonctions de ministre de l'Agriculture et commet sa première bourde en demandant aux producteurs de fruits et légumes de rembourser quelque 500?millions d'euros d'aides. Une maladresse, admet-il. Et un costume européen qu'il a su mettre au service des agriculteurs dans la pire crise agricole depuis trente ans.Charlotte Richard
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