Reckitt Benckiser glisse Durex et Scholl dans sa trousse à pharmacie

Et de trois. Reckitt Benckiser vient de boucler sa troisième acquisition en moins de cinq ans. Le groupe britannique, numéro un mondial des produits d'entretien ménagers, a annoncé mercredi le rachat de son compatriote SSL pour un montant de 2,9 milliards d'euros. « L'affaire s'est faite en cinq semaines », raconte un banquier, proche du dossier. Le groupe présidé par Bart Becht a fondu sur cette proie pour nourrir sa diversification vers les produits de soin et de santé. En 2005, il s'était offert les produits d'automédication de Boots, pour 2,8 milliards d'euros. Strepsils, Nurofen et Clearasil rejoignaient alors son giron. Deux ans plus tard, c'était au tour des sirops de l'américain Adams de tomber dans son escarcelle, pour un montant de 1,6 milliard d'euros. Cette fois, Reckitt Benckiser s'offre le fabricant des préservatifs Durex, des chaussures en bois Scholl et de ses crèmes pour durillons. Soit 802,5 millions de livres (950 millions d'euros) de chiffre d'affaires additionnel. Le groupe pèse dès lors plus de 10 milliards d'euros. « L'opération lui permet de dépasser Bayer sur le segment des soins médicaux de peau en Europe occidentale et de se hisser à la place de numéro deux mondial, derrière Johnson & Johnson », note Serena Jian, analyste chez Euromonitor International. Le pôle santé et soins de la personne du groupe britannique va grossir de 36 %, pour représenter un tiers de ses ventes mondiales, a précisé Bart Becht, son PDG. Depuis des mois, la Bourse poussait ce patron néerlandais, en place depuis la fusion de l'anglais Reckitt & Coleman et du néerlandais Benckiser en 1999, à des acquisitions. Et pour cause : en 2009, le groupe, très peu endetté, disposait d'un trésor de guerre évalué entre 6 et 8 milliards de livres. Et l'évolution du marché mondial des produits de grande consommation l'incline à entrer sur des segments moins directement concurrents des lessiviers Procter & Gamble et Unilever. En 2009, Woolite, Air Wick et autres Harpic lui ont accordé 6 % de croissance seulement. Et partout en Europe, ces marques mondiales se heurtent à la concurrence des produits fabriqués par des distributeurs locaux. Ce qui sape leur rentabilité, relève Euromonitor. Les produits de soins de la personne génèrent, eux, des marges juteuses. Avec des croissances rapides : les ventes des marques de soins et de santé de Reckitt Benckiser ont bondi de 14 % en 2009. Du coup, l'achat de SSL est très bien perçu. Le titre Reckitt Benckiser a gagné plus de 2 % à Londres. Reste à suivre le feuilleton des réductions de coûts induites par l'opération. Bart Becht les chiffre à 118 millions d'euros par an d'ici à la fin 2012.
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