Affaire Bettencourt  : le couple Woerth face aux enquêteurs

Normale » pour Éric Woerth, « grave » pour le socialiste François Hollande, l'audition du ministre du Travail dans le cadre de l'enquête sur la fortune de Liliane Bettencourt a été autorisée mercredi par le conseil des ministres.Au même moment, Florence Woerth était entendue par les policiers à la brigade financière de Paris.Les enquêteurs recherchent un lien éventuel entre l'embauche fin 2007 de l'épouse d'Éric Woerth par le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, la légion d'honneur attribuée à ce dernier par Éric Woerth, alors ministre du Budget, en janvier 2008, et l'apparente absence de vérifications fiscales de la fortune Bettencourt depuis plusieurs années. Dans ce qui est devenu le feuilleton politico-judiciaire de l'été, chaque jour apporte sa révélation. Mardi soir, on apprenait dans le « Canard Enchaîn頻 que Liliane Bettencourt avait reçu depuis 2007 une centaine de millions d'euros de remboursement au titre du bouclier fiscal. Mercredi, l'avocat de Claire Thibout a confirmé que l'ex-comptable de l'héritière de L'Oréalcute;al avait réitéré ses accusations de financement politique illégal lors de son audition, vendredi dernier, par la juge Isabelle Prévost-Desprez. retour aux fondamentauxUn sondage Ipsos réalisé pour « Le Point » montre que les Français sont partagés sur la capacité d'Éric Woerth à conduire la réforme des retraites dans ce climat. Ils sont 49 % à juger que le ministre du Travail peut poursuivre sa tâche et 47 % à penser le contraire.« J'irai jusqu'au bout du débat » sur les retraites, a réaffirmé Éric Woerth, en marge des travaux de l'Assemblée sur le projet du gouvernement. Pour lui, son audition par les enquêteurs « ne parasite pas du tout les débats ». Eric Woerth a rappelé que « d'autres ministres » avaient été entendus « à d'autres moments ». Deux Premiers ministres en exercice, Lionel Jospin et Dominique de Villepin, ont été autorisés par le conseil des ministres à être entendus comme témoins, le premier en 2001 dans une enquête sur un financement occulte du PS, le second en 2006 dans le dossier Clearstream.Le PS a demandé une nouvelle fois mercredi qu'un juge d'instruction indépendant soit nommé dans l'affaire Bettencourt. François Hollande a dénoncé « une société de connivences » en évoquant notamment les réunions du Premier Cercle des donateurs de l'UMP autour de Nicolas Sarkozy et Éric Woerth.Comme pour contrebalancer l'effet de l'affaire Woerth-Bettencourt, Nicolas Sarkozy a mis l'accent en conseil des ministres sur la « guerre » qu'il entend livrer à la délinquance, après les incidents de Grenoble et de Saint-Aignan-sur-Cher. Un nouveau retour aux fondamentaux de la campagne de 2007.
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