L'EITI, une initiative imparfaite sur la transparence

Hostiles à la loi Dodd-Frank, les principales compagnies pétrolières et minières privées soutiennent en revanche l'EITI, l'Initiative pour la Transparence dans les Industries d'Extraction. Créée en 2002, cette coalition soutenue par la Banque mondiale regroupe États, compagnies pétrolières et minières, ONG et investisseurs. Son principe est le suivant : un État candidat à l'EITI dévoile l'ensemble de ses revenus issus des industries extractives, ensuite comparé avec les déclarations de versement des industriels par des auditeurs indépendants tenus à la confidentialité. Ces chiffres, publiés au sein d'un rapport rendu public, permettent de révéler l'évaporation éventuelle de liquidités. fiabilité des données en questionIncontestable sur le papier, mais basée sur le volontariat, l'EITI peine pour l'heure à faire la preuve de son efficacité. Seul trois petits pays - l'Azerbaïdjan, le Liberia et le Timor-oriental - ont jusqu'à présent fourni des informations d'une qualité suffisante pour être déclarés « compliant », alors que près de trente pays, essentiellement africains, sont aujourd'hui candidats à ce statut. Dans un récent rapport d'analyse, la Banque Mondiale, qui milite pour un « EITI++ », souligne que de « nombreuses parties prenantes » estiment « que la qualité variable des rapports de l'EITI ou certaines préoccupations sur la fiabilité des données risquent de nuire à l'EITI à moyen terme et à sa valeur en tant que norme de déclaration sérieuse et crédible ». Le document plaide notamment pour des rapports contenant revenus et paiements détaillés plutôt que des données agrégées. Ou encore pour faire figurer à côté des chiffres publiés par les États les informations correspondantes communiquées aux parlements ou aux organismes internationaux, pour vérifier leur cohérence. Au-delà de la qualité des rapports, l'EITI souffre également de l'absence des États les plus riches en ressources. Au sein de l'OPEP, par exemple, seul le Nigeria et l'Irak ont fait acte de candidature. Idem, les compagnies pétrolières publiques, assises sur plus de 90 % des réserves mondiales d'hydrocarbures, ne sont pour la plupart pas représentées au sein de la coalition. O. H.
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