La place financière de Dubaï peine à remonter la pente

Le souvenir de la quasi faillite financière de Dubaï en novembre 2009 reste encore très vivace sur les marchés financiers de la région. Certes, les récentes prévisions du FMI qui anticipent un supplément de croissance dans les Emirats ont quelque peu rassuré. Tout comme l'accord obtenu la semaine dernière entre le conglomérat Dubaï World et ses créanciers sur le projet de restructuration de sa dette de plus de 20 milliards de dollars. Mais les places du Golfe restent fragiles. Dubaï est la plus affectée. Depuis le début d'année, la Bourse locale continue de perdre près de 6 %. Abou Dhabi quant à elle cède 3,8 %. Seuls l'Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweït émergent - avec des gains de  5 %, 9,7 % et 17 % - mais les cours ne sont en moyenne qu'à 20 ou 30 % de leur plus bas niveaux.Chute de l'immobilier « Il n'y a guère d'appétit. La crise de liquidité perdure », explique un analyste chez The National Investor à Abou Dhabi. « Les valorisations sont attrayantes - les actions de Dubai sont valorisées 6 fois leurs bénéfices estimés contre 12,3 pour les valeurs émergentes - et la restructuration de la dette de Dubaï World est perçue comme une étape positive mais il reste encore de nombreux dossiers à régler », renchérit un analyste de Crédit Suisse. Le conglomérat Dubaï Holding a par exemple reporté deux fois l'échéance de son remboursement. De surcroît, la Bourse de Dubai comme celle d'Abou Dhabi restent pénalisées par la présence très marquée des valeurs immobilières et bancaires. « Si l'on agrège les deux marchés, ces secteurs pèsent environ 80 % de la cote », explique un analyste, soulignant que les valeurs du tourisme par exemple s'en sortent plutôt bien. À la Bourse de Dubaï, les valeurs immobilières cèdent 9,23 % depuis janvier, contre 40 % sur celle d'Abou Dhabi. Dans ces deux émirats, les prix de vente des logements, et les loyers continuent en effet de baisser. « Abou Dhabi subit les répercussions avec un temps de retard», souligne un expert. À Dubaï, les prix ont d'ores et déjà chuté de 50 % par rapport au pic atteint au deuxième semestre 2008. À Abou Dhabi, ils sont en baisse de 25 % par rapport au plus haut touché au premier semestre 2009. Marjorie Bertouille
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