Gestion d'actifs : des défis structurels à surmonter

Même si l'industrie de la gestion d'actifs reste dans l'ensemble une activité profitable, la crise a mis en lumière des problématiques structurelles. Dans une note intitulée « La gestion d'actifs européenne : une industrie sous pression », Fitch Ratings indique que cette industrie a deux défis à relever : renforcer son business model et restaurer la confiance des investisseurs dans les produits gérés.Avec la chute des encours gérés et donc des revenus, « les acteurs, généralistes et spécialistes, ont pris diverses mesures pour réduire leurs coûts (baisse des rémunérations, externalisation des activités de back et middle office, rationalisation des gammes, des prestataires...), indique Aymeric Poizot, responsable de la notation des fonds et des sociétés de gestion pour l'Europe et l'Asie chez Fitch Ratings. L'objectif étant d'abaisser leur point mort ». Cette restructuration doit aussi s'accompagner de la création de fonds acycliques aux côtés de classes d'actifs traditionnelles (actions, taux) afin d'équilibrer le mix-produit et de diversifier la base des revenus. Par ailleurs, sur les classes d'actifs les plus margés (crédit, high yield, actions émergentes, inflation), qui sont aussi cycliques, « toute la difficulté est de conserver ces encours en ayant davantage un discours de conseil », recommande le spécialiste.Du côté des investisseurs, ces derniers ont montré une défiance envers les actifs risqués, leur préférant des supports plus sûrs et pas activement gérés comme les contrats en euros, les produits bancaires (certificats, compte rémunérés). Il est aujourd'hui très difficile de vendre des OPCVM dans les réseaux bancaires en France ou des unités de compte dans les contrats d'assurance-vie. « Le challenge est de les faire revenir sur des « produits gérés » en proposant, entre autres, des fonds plus transparents, répondant à leurs besoins et communiquer davantage sur la stratégie d'investissement », déclare Aymeric Poizot. Cela permettra aux gérants de justifier des commissions supérieures à ce que facturent des fonds indiciels comme les ETFS. L'éducation joue aussi un rôle important en impliquant directement ou pas les investisseurs dans les décisions d'investissement et de gestion du risque.OpportunitéPar ailleurs, les sociétés de gestion doivent prendre en compte les changements macro-économiques caractérisés par une croissance faible, la globalisation en allant chercher la croissance là où elle se trouve, les déficits publics. Enfin, l'abandon par les banques de certaines activités pourrait constituer une opportunité pour les sociétés de gestion dans le financement high yield ou l'arbitrage de dérivés. Cela représenterait un véritable changement pour l'industrie. T. S.
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