Bienvenue en Grèce, pays du « football-cigare »

Le foot grec aime le patron qui débarque à l'entraînement, cigare au bec, et donne la composition de l'équipe pour le match du lendemain. Un style incarné en France par les Bez, Tapie, Martel... Sans ces rois de la pétrochimie, de la fibre optique ou des loisirs nocturnes, il n'y aurait pas de Superleague grecque. À eux seuls, les deux clubs d'Athènes, l'Olympiakos (le Pirée) et le Panathinaikos pèsent 80 millions d'euros de budget, soit l'essentiel de la force de frappe financière des seize clubs de première division du championnat grec.Sokrates Kokkalis est indiscutablement l'emblème de ce « football-cigare ». Patron d'Intracom, magnat des télécoms et des paris sportifs, il a acquis l'Olympiakos en 1993. Un investissement couronné depuis par douze titres de champions (sur les 32 que compte le club). Né en Allemagne de l'Est, passé par les universités de Berlin et Moscou, cet habitué du classement Forbes des plus grandes fortunes traîne un passé d'agent de la Stasi est-allemande. À 70 ans, il fait les équipes et défait les entraîneurs : une trentaine depuis son arrivée, trois cette saison, le Brésilien Zico étant le dernier en date !Kokkalis et sa danseuse ne seraient rien sans leur affrontement légendaire avec le Panathinaikos des armateurs Vardinogiannis. George, le père, a acheté la formation athénienne en 1979, avant que le « Capitaine » ne passe la barre à son fils, Giannis, en 2000. Le palmarès des Verts compte 19 titres, mais hormis le doublé championnat/Coupe en 2004, le club du Trèfle joue ces dernières années les seconds rôles face à l'Olympiakos. Mais avec l'arrivée du Marseillais Djibril Cissé cette saison, à sept journées de la fin, le Pana est leader, et bien parti pour restaurer l'honneur des supporteurs de la capitale. Le transfert de Djibril Cissé l'été dernier pour 8 millions d'euros, a fait bouillir Kokkalis, qui n'a pas réussi à attirer, à Noël, un autre Olympien, Ben Arfa,petit nouveauIl y a deux ans, Makis Psomiadis a racheté le petit club de Kavala, au nord-est du pays, pour faire de ce pensionnaire de 3e division l'actuel 6e du championnat, candidat potentiel à la Ligue Europa. Psomiadis a fait fortune dans les « bouzoukia », ces cafés-concerts aux émanations d'ouzo et de raki, mais ce sont ses démêlés avec la justice du temps de l'AEK Athènes, au début des années 2000, qui lui valent depuis le surnom de « Big Mac ». Officiellement persona non grata, Psomiadis a placé son fils, Stavros, à la tête du club, où les primes sont payées en coupures de 500 euros dans le bureau du patron.
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