La ganterie de luxe Agnelle vise le marché chinois

En ce moment, Sophie Grégoire ne chôme pas. La directrice de la ganterie Agnelle, entreprise fondée en 1937 à Saint-Junien (Haute-Vienne) par son arrière-grand-père, prépare activement sa seconde collection de sacs femmes. Pour la manufacture, c'est une diversification qui s'inscrit dans l'esprit du gant : « Ces sacs en agneau, très souples et légers, explique la dirigeante, sont faits main, avec des finitions comme les gants pour assortir les deux. » Un millier de ces sacs ont déjà été vendus 350 à 700 euros dans les magasins de luxe parisiens.Un signe, à n'en pas douter, du nouveau souffle que Sophie Grégoire a redonné à cette PME de 37 salariés, et du soin tout particulier qu'elle a apporté à la qualité de ses produits, faisant appel aux designers et créateurs pour mieux perpétuer le savoir-faire de la maison. Ses gants se déclinent en trois collections : « City » pour la femme traditionnelle, « Atelier » avec plus de finitions, et « Studio », des gants haut de gamme commandés par exemple par Dior, Nina Ricci, Givenchy, etc. En France, les gants Agnelle sont distribués au Bon Marché, au Printemps, aux Galeries Lafayette. Sophie Grégoire envisage d'ouvrir une boutique à Paris. Hors de l'Hexagone (500 points de vente), la chef d'entreprise a fortement développé l'export, notamment vers la Russie, le Japon, l'Italie, la Suisse, la Belgique, les pays scandinaves et la Grande-Bretagne.Très amateurs de gantsEn 2010, les ventes à l'international ont représenté 35 % du chiffre d'affaires qui s'est élevé à 4,2 millions d'euros (+ 20 %). « Notre objectif est d'atteindre à moyen terme 50 % de nos parts de marché à l'export, révèle la dirigeante. J'ai recruté à cet effet une directrice commerciale pour pénétrer la Chine et des agents commerciaux en Europe. » Les premières expéditions vers la Chine remontent à février, notamment pour les magasins Lane Crawford à Pékin et Hong Kong. « Les Chinois sont très amateurs de gants particulièrement dans le Nord où il fait très froid », observe la dirigeante qui vise une croissance de 10 % en 2011.Voici quelques mois, Sophie Grégoire a reçu le prix de la Femme d'affaires 2010 décerné par Veuve Clicquot. Une distinction qui a logiquement couronné la dirigeante de cette PME qu'elle a reprise en novembre 2011. Fin 1999 en effet, la mère de Sophie Grégoire avait vendu la société à Wells, le leader américain du gant. Deux ans plus tard, impacté par les attentats du 11 Septembre, le groupe avait souhaité se désengager. Une occasion que saisit Sophie Grégoire, alors salariée de la ganterie, associée à son fournisseur, la mégisserie Hervy. Corinne Mérigaud, à Limoge
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