Pas d'embellie dans le tourisme

Les mois passent en 2009 sans apporter d'amélioration, constatent les professionnels du tourisme à l'occasion de l'ouverture hier du salon Top Resa, qui réunit les acteurs du secteur à Paris. Durant la saison estivale, qui s'étend du 1er mai au 31 août, les ventes de voyages en France ont reculé de 11,4 % par rapport à la même période l'an passé. Plus inquiétant, le prix moyen de vente d'un séjour par passager s'est « fortement » dégradé (863 euros en moyenne,? 5,3 %), selon l'Association des tour-opérateurs (Ceto).Ces chiffres résument la stratégie des tour-opérateurs durant l'été : accorder des promotions pour vendre, y compris au mois d'août, ce qui est inédit. À la fin de l'été, les fortunes sont diverses. Look Voyages affiche une hausse de 10 % de ses ventes par rapport à l'été précédent, Club Med recule de 12,5 %, Fram baisse de 15 %. Tous affirment avoir accordé des rabais sans mettre en péril leurs marges. Les prochaines publications de résultats seront révélatrices. Sans attendre, le président de Fram, Antoine Cachin, s'inquiète. « Des prix fracassés à la dernière minute, qui deviennent systématiques, sont suicidaires pour la profession », estime le responsable.la concurrence du webCette situation est aggravée par une évolution majeure dans les modes de consommation du voyage. Les clients acceptent de moins en moins de s'engager à l'avance. Les réservations à moins d'un mois de la date de départ, qui augmentaient année après année, deviennent la norme. « Les ventes de dernière minute deviennent des ventes de dernière seconde », constate Antoine Cachin. Dans ce contexte, les nerfs des professionnels sont soumis à rude épreuve car au début de chaque saison, ils prennent des engagements d'affrètements aériens et de réservations de chambres d'hôtels.La montée en puissance des réservations tardives favorise la montée en puissance d'Internet. Ce canal de vente pèse désormais 15 % à 17 % des ventes de voyages en France. Les acheteurs se tournent vers les spécialistes tels que Promovacances, Lastminute ou Expedia plutôt que vers les sites des tour-opérateurs car ils veulent pouvoir comparer les marques entre elles. Ce contexte concurrentiel est accentué par les stratégies d'acteurs tels que le groupe Thomas Cook-Jet Tours (agences de voyages et tour-opérateur) qui privilégie la conquête de part de marché (20 % en objectif contre 13 % en 2009). Il est systématiquement moins cher que ses concurrents sur les produits comparables.La saison d'hiver, dont les prises de réservations viennent de s'ouvrir, n'apporte pas d'embellie. Les promotions restent nombreuses et les clients toujours aussi attentistes alors que l'amélioration de la conjoncture n'est pas encore visible et que la menace de la grippe A (H1N1) plane.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.