À l'approche de son congrès, la CFE-CGC se déchire

SyndicatsRapprochements discrets, petites tractations et coups bas. À quatre mois de son congrès, la CFE-CGC est en train de se transformer en champ de bataille. À peine remise du projet avorté de fusion avec l'Unsa, l'organisation de cadres se déchire désormais autour de sa future direction, qui doit être élue en février à Reims.Hier, à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée, Bernard Van Craeynest (BVC), l'actuel président, a réaffirmé qu'il souhaitait briguer un second mandat. « Depuis quatre ans, j'ai vécu des moments difficiles, mais aussi exaltants. J'ai conduit cette organisation sur la voie du succès. Aux prud'hommes, mais pas seulement. C'est fort de ce bilan que je me représente », a indiqué BVC. Et d'en appeler à aborder l'échéance du congrès de façon « constructive et pas pour régler des comptes ».Seul problème, BVC est loin de faire l'unanimité. Déjà, au début de l'année, il avait dû renoncer à son projet de rapprochement avec l'Unsa sous la pression d'une majorité de son organisation. À l'époque, opposants comme partisans de la fusion avaient choisi de recoller les morceaux, au moins en façade. Mais en annonçant, en plein c?ur de l'été et par voie de presse, qu'il était candidat à sa propre succession, BVC a rallumé le feu. Et tout particulièrement au sein de sa propre fédération, la métallurgie.Menace d'implosionOr, pour pouvoir présenter sa candidature au congrès confédéral, BVC doit d'abord obtenir le feu vert des métallos. Cette obligation statutaire est loin d'être remplie tant la fédération de la métallurgie est divisée. Entre, d'un côté, les partisans d'un syndicat généraliste, comme BVC, et ceux qui prônent le maintien pour la CGC de son caractère catégoriel, centré sur les cadres. La loi d'août 2008 lui garantit, en effet, et jusqu'en 2013, sa représentativité au sein du collège cadre. Mardi dernier, lors d'un bureau fédéral, une majorité semblait pencher pour l'option catégorielle. Reste à savoir si la fédération des « métallos » osera, le 15 octobre prochain lorsqu'elle prendra sa décision définitive, tuer le « père ».Certains, déjà, s'y préparent. Et appelent de leurs v?ux un ticket composé de Gabriel Artero, actuel président de la fédération de la métallurgie, de Philippe Jaeger, son homologue de la chimie, et d'un trésorier issu d'une troisième grosse fédération telle que la fonction publique. D'autres affichent une distance prudente, à l'instar de la fédération de la banque, elle aussi très puissante, qui dit préférer s'en tenir aux débats d'idées plutôt qu'aux querelles de personnes. En toile de fond de ces man?uvres d'appareil se joue pourtant l'avenir de la CFE-CGC. Car, plus que jamais, la centrale des cadres est menacée d'implosion.
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