Lula Prix Nobel d'économie  ?

chronique du contrarianCertains prix Nobel sont distribués un peu précipitamment. Je ne vise personne. D'autres n'arrivent jamais. Et pourtant ! Le parcours de Luiz Inácio Lula da Silva est spectaculaire. À un an de la fin de son deuxième mandat, l'ancien syndicaliste de la métallurgie peut contempler du haut de Pain de Sucre son parcours à la présidence du Brésil depuis 2002 avec une certaine fierté. Mais il ne peut sûrement pas s'empêcher de sourire dans sa barbe. Lui qui a perdu les élections à deux reprises, en 1994 et en 1998, pour un discours jugé à l'époque trop dogmatique et radical, observe avec amusement aujourd'hui la ruée des investisseurs internationaux vers le Brésil. Le Brésil de Lula est devenu le chouchou des hedge funds mais aussi des investisseurs institutionnels les plus conservateurs. C'est la ruée vers l'or. Chacun veut une part de ce morceau de Bric. Du real, des obligations ou des actions. Tout. Et n'importe quoi. Dès lors que c'est « made in Brazil ». « Le Brésil devient une grande puissance ! Il possède des ressources naturelles illimitées et une population qui ne demande qu'à consommer. Faites vite ! Il n'y en aura pas pour tout le monde. » Depuis le début de l'année, le real a progressé de 30 % par rapport au dollar et la Bourse de São Paulo de près de 80 %. Mais le Brésil sait, pour avoir subi des crises profondes et violentes, que la « passion » des camelots et des fonds spéculatifs est parfois versatile, qu'ils pourront brûler sans hésiter ce qu'ils ont adoré la veille. Le gouvernement brésilien a donc pris les devants cette semaine : il a imposé une taxe de 2 % sur les investissements internationaux. Le real s'est replié, un peu. La Bourse a baissé, très peu. Mais le message est clair : cette euphorie devient embarrassante et l'étreinte amoureuse des marchés asphyxiante. Le Brésil ne veut pas d'un nouveau choc. Il ne veut pas subir une chute de ses exportations du fait de la surévaluation de sa devise ni une chute de la valeur de ses actifs avec l'explosion d'une bulle. Lula veut terminer son mandat tranquillement et le Brésil veut préparer la Coupe du monde de football et les Jeux olympiques sans se soucier d'un krach. Ce ne sera pas facile. nDepuis le début de l'année, le real a progressé de 30 % par rapport au dollar et la Bourse de São Paulo de près de 80 %.Par Marc Fiorentino, PDG d'Allofinance.com.
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