Espionnage chez Renault : les mystères demeurent

Trois semaines après la révélation de l'affaire d'espionnage industriel ciblant le programme de voiture électrique de Renault, Carlos Ghosn est sorti de son silence dans une interview au « Journal du dimanche », mais sans dissiper les zones d'ombre de cette histoire. Renault a porté plainte le 13 janvier et ne peut communiquer sur l'enquête en cours de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur). « Choqué », le PDG de Renault, qui devait aussi s'exprimer dimanche au « 20 heures » de TF1, attend donc « que la justice fasse son travail ». Pourquoi avoir tardé à alerter les services de renseignement ? « Il fallait faire nous-mêmes des recherches pour nous forger une opinion sur la gravité de l'affaire. » Carlos Ghosn confirme que les technologies-clés de la voiture électrique n'ont pas été volées, ce qu'avait déjà assuré son directeur général délégué Patrick Pélata. « Nous sommes arrivés à la conclusion que ce qui est sorti ne correspond pas à des informations technologiques. Il pourrait s'agir d'informations sur notre modèle économique. » Scepticisme croissantSur les autres volets de l'affaire, Carlos Ghosn reste prudent aussi. Le recours à un détective privé pour l'enquête interne (étonnamment sous-payé, selon les chiffres sortis dans la presse) ? « Il ne me revient pas de rentrer dans les détails de ce que nous avons fait. Mais nous avons été irréprochables par rapport à la loi. » Qui est le destinataire des informations volées ? « Je n'ai pas de conviction sur ce point. » Face au scepticisme croissant autour de cette affaire, on espère officieusement chez Renault que « la DCRI trouvera des éléments de preuves suffisantes » de la culpabilité des trois cadres incriminés « avant le 10 février », date de présentation des résultats annuels du groupe. O. H.
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