Pour financer leur croissance, les entreprises émergentes sollicitent le marché obligataire

À mesure qu'elles grandissent, les besoins en financement des entreprises originaires des pays émergents grossissent aussi. Et après s'être distinguées avec des augmentations de capital aux proportions inégalées et des cotations géantes, ces sociétés lancent des émissions obligataires d'un volume sans précédent et à un rythme très soutenu. Selon la société de gestion d'actifs Aberdeen, ce marché s'élève actuellement à 620 milliards de dollars, représentant 20 % de la dette obligataire levée par des sociétés à travers le monde.En fin de semaine dernière, le géant pétrolier Petrobras a levé 6 milliards de dollars - un record pour une société brésilienne - par le biais d'émissions de différentes maturités. De son côté, le producteur d'électricité sud-africain Eskom a levé 1,75 milliard de dollars, là aussi dans le cadre d'une obligation libellée dans la devise américaine. Dans le premier cas, il s'agit pour Petrobras de financer son gigantesque programme d'investissement de 224 milliards de dollars sur cinq ans. Après son augmentation de capital historique de 70 milliards de dollars, la major de Rio de Janeiro souhaite lever jusqu'à 40 milliards de dollars en cinq ans sur le marché obligataire. Eskom, le plus gros producteur d'électricité du continent noir, prévoit pour sa part de dépenser 69 milliards de dollars au cours des sept prochaines années afin de moderniser le réseau électrique sud-africain. Au-delà des besoins spécifiques de ces deux géants, une tendance de fond se dessine sur les marchés financiers. La banque indienne Rural Electrification s'apprête à lever 500 millions de dollars sur le marché obligataire. Hyundai Capital Services, la filiale de crédit automobile du fabriquant coréen, pourrait annoncer une émission cette semaine tandis qu'Emaar Properties, le promoteur immobilier qui a développé la plus grande tour du monde à Dubai, prépare la levée de 2 milliards de dollars, selon un document que s'est procuré Bloomberg. D'après l'agence, les sociétés des entreprises émergentes devraient lever 13,9 milliards de dollars en janvier, un montant exceptionnel, même s'il reste inférieur au record de 19 milliards de dollars d'octobre dernier.« Pour l'instant le marché de la dette ?corporate? émergente est petit et reste libellé à hauteur de 90 % en dollars mais il est amené à grandir à mesure que les sociétés vont émettre en devises locales », estime le directeur de l'investissement de Barings, Marino Valensise. Responsable de la dette émergente chez Aberdeen, Brett Diment estime que ce type de dette « constitue désormais une classe d'actifs » indépendante au même titre que le marché actions de ces pays et les obligations des sociétés des pays industrialisés. Éric Chalmet
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