Aussi étonnant que cela puisse paraître, la sécheresse observée au centre de la Chine au printemps dernier a des répercussions sur... le coût de fabrication de ce journal ! Du moins celui de son encre, fabriquée à partir de résine de pin comme 80 % des encres d'imprimerie utilisées dans l'édition et la presse. Or si la résine de pin n'est pas un composant bien rare, puisqu'il suffit d'accrocher des gobelets sur les pins des Landes pour en récupérer, son exploitation dans les pays de l'OCDE s'est raréfiée depuis une quinzaine d'années. « C'est exclusivement à cause du coût de la main d'oeuvre que la production de résine de pin a déserté l'Europe », explique Loïc de Surville, président de Sun Chemicals Europe, une société issue de l'ancien ensemble de chimie de Total et Elf. production en Europe ?Les prix de la colophane, ou résine de pin distillée, s'étaient effondrés au début des années 1990 lors de l'arrivée de la Chine sur le marché. Mais ces derniers temps, la progression de la demande intérieure chinoise et la faible productivité des pins durant la sécheresse a brusquement fait grimper les prix. « Les cours évoluent habituellement entre 600 et 1.300 dollars par tonne. Mais cette année, ils ont dépassé les 3.000 dollars par tonne », assure Loïc de Surville. La récolte de résine de pin a chuté de 20 % alors que la demande d'encre en Chine progresse de 10 % par an, ce qui crée de vrais problèmes d'approvisionnement. Tant et si bien que certains industriels s'interrogent sur l'opportunité de... recommencer la production de résine de pins en Europe, où elle était autrefois exploitée en Allemagne et au Portugal notamment, ou au moins de capacités de distillations de résine de pin. Aline Robert

latribune.fr

23 Jan 2011, 23:25

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