Ghislain de Mareuil, consultant étranger en Chine  : anticiper et expérimenter

Ghislain de Mareuil, installé en Chine depuis 2007 comme avocat, aime anticiper. Il s'est porté volontaire pour ouvrir les bureaux du cabinet Moquet Borde en 2001 à Pékin. (Il rentrera en France deux plus tard.) C'est aussi pour cela qu'il a quitté le cabinet DLA Piper à la fin de l'année dernière dans lequel il était confortablement associé depuis 2007 pour être le tout premier Français à rejoindre un cabinet chinois. « Mes clients m'échappaient. Ils étaient de plus en plus nombreux à vouloir directement passer par un cabinet chinois », confie-t-il. « Je me sentais très limité dans ce que je pouvais faire. » La loi en Chine ne permet pas aux avocats étrangers de plaider ni d'exercer le droit chinois. Officiellement, ils ne peuvent faire qu'une introduction au cadre des affaires en Chine, et toute la partie juridique est sous-traitée par des cabinets chinois. « Or, de plus en plus en de clients sont installés en Chine depuis longtemps et ne voient plus l'intérêt de passer par un cabinet étranger », continue Ghislain de Mareuil.C'est donc pour « être du côté du business » qu'il quitte DLA Piper et s'embarque chez les cabinets chinois. D'abord avec Tong Shang puis maintenant chez Allbright où il est officiellement « consultant étranger ». Un autre regardIl leur apporte des clients et un regard étranger, en même temps qu'il offre à ses clients une caution chinoise et surtout un accès aux « guanxi » (ou « réseaux professionnels ») du cabinet chinois, indispensables pour faire des affaires en Chine. C'était un pari risqué et un tournant dans sa vie professionnelle. Le salaire fixe y est évidement inférieur et Ghislain de Mareuil entrait en territoire inconnu. Mais, six mois plus tard, il est persuadé d'avoir fait le bon choix : « J'apporte sur le long terme une vraie valeur ajoutée à mes clients. » Mais la décision a surtout permis à Ghislain de Mareuil de développer une toute autre activité - et là encore, il anticipe -, celle de la première banque d'affaires française installée en Chine métropolitaine. Depuis le 1er janvier de cette année, il porte donc ses deux casquettes (« Il n'y a qu'en Chine que cela est possible. ») : « À force d'aider mes clients à monter leurs projets en Chine, j'ai réalisé que tous leurs besoins n'étaient pas couverts. » Des fonds pour les start-upC'est donc naturellement qu'il passe d'avocat à conseiller en fusions acquisitions chez Shanghaivest. Cette boutique M&A (Mergers and Acquisitions) fondée en 2008 commence par lever des fonds pour des start-up locales qui avaient un aspect international. Progressivement, les besoins des entreprises chinoises s'internationalisent et Shanghaivest travaille maintenant sur des rapprochements entre les entreprises chinoises et étrangères. Parallèlement à la recherche de cibles en Chine pour des investisseurs occidentaux, l'intuition de Shanghaivest a été de se positionner sur le flux naissant d'investissements chinois vers l'étranger. « Il y a encore très peu d'acteurs qui accompagnent les Chinois à l'étranger », explique-t-il. D'ici à trois ans, il espère conseiller et participer à une dizaine de fusions acquisitions et de levées de fonds par an.
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