L'indien Satyam gère l'informatique du Mondial

fpIllustration de la montée en puissance des Sociétés de services informatiques (SSII) indiennes, la gestion de l'informatique de la Coupe du monde de football 2010, en Afrique du Sud, a été confiée au groupe indien Satyam. Ce dernier, qui sera également en charge de l'informatique du Mondial de foot de 2014, au Brésil, est devenu du même coup le premier sponsor indien de l'histoire de la Fifa. Le montant du contrat demeure confidentiel, mais certains analystes financiers l'évaluent à plusieurs millions de dollars. Il est vrai que Satyam, qui réalise un chiffre d'affaires annuel de 6,3 milliards de dollars, a fort à faire. Quelque 10.000 écrans plats (ordinateurs et téléviseurs) à mettre à la disposition des journalistes, environ 30.000 points de connexion, notamment Internet, à installer dans la tribune de la presse, près de 5.000 téléphones et autres appareils mobiles à connecter au réseau multimédia de la Coupe du monde, un système d'accréditation pour 200.000 participants à l'événement à gérer, et veiller à ce qu'en cas de défaillance d'un serveur informatique, un autre prenne immédiatement le relais... Ce travail d'Hercule, Satyam s'y préparait depuis l'annonce de sa sélection par la Fifa, le 24 novembre 2007. 160 collaborateurs du groupe ont travaillé sur le projet et se sont adjoint les compétences de 230 jeunes diplômés sud-africains. arrestation du présidentCe n'est qu'en mars dernier que la version finale du système informatique dédié au Mondial a été livrée, et les derniers tests ont eu lieu en avril, deux mois avant le début de la Coupe du monde. Il faut dire qu'au-delà des difficultés technologiques inhérentes à un tel événement, Satyam a vécu une période troublée. Début 2009, la SSII s'était retrouvée au coeur d'une énorme fraude comptable d'un milliard de dollars, qui avait conduit à l'arrestation de son président et fondateur, Ramalinga Raju. Celui-avait falsifié les comptes du groupe durant des années, faisant ainsi apparaître une rentabilité quasi-inexistante. Au point que la communauté financière avait surnommé Satyam « l'Enron indien », du nom du courtier américain en énergie qui avait fait faillite, quelques années auparavant.Résultat, de gros clients de Satyam, comme l'assureur américain State farm Insurance, avaient cessé toute relation avec la SSII. Mais pas la Fifa, qui a gardé sa confiance au groupe. En contrepartie, sans doute, d'une renégociation à la baisse du contrat de la Coupe du monde. Ce contrat n'en demeure pas moins une aubaine pour Satyam, qui avait besoin de redorer son blason. Et de se diversifier sur le plan géographique. La société, rachetée par le conglomérat indien Mahindra en avril 2009, a déjà les yeux tournés vers 2014 et la Coupe du monde au Brésil, un pays où l'informatique est en plein essor.
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