énergieEst-ce le début de la deuxième phase de l'ouverture du marché de l'électricité ? Poweo vient de tirer la sonnette d'alarme en révélant hier qu'il perdait « plus de 5 % » de clients par mois depuis le printemps dernier. 60 % de ces départs sont à l'initiative des clients eux-mêmes, le solde étant les mauvais payeurs résiliés par l'électricien. Or, selon la loi, les particuliers ayant opté pour un nouveau fournisseur ne peuvent en changer pendant les six premiers mois. Le gros du recrutement des opérateurs alternatifs ayant débuté en mai 2008, force est de constater que, dès qu'ils le peuvent, beaucoup de ces nouveaux clients n'hésitent pas à changer à nouveau d'électricien.Versatiles ou insatisfaits ?« Les clients qui nous quittent ont souvent l'impression que l'économie qu'ils escomptaient n'est pas au rendez-vous », explique Patrick Massoni, chez Poweo. « Or le discount de 8 % à 10 % que nous proposons est réel mais, si leur consommation augmente en parallèle, leur facture ne se réduit pas. » Poweo modifiera sa facturation en octobre pour aider ses clients à y voir clair. Difficile cependant de ne pas se demander si ces défections ne sont pas liées aux méthodes de recrutement dénoncées par les associations de consommateurs. « Le démarchage joue sur l'extrême complexité du marché et fonctionne par omission. On est souvent à la frontière de l'abus de faiblesse », estime Thierry Saniez, délégué général de l'association CLCV.Versatiles et mauvais payeurs, puisque Poweo a provisionné 5,4 millions d'euros au premier semestre (dont 1 million de créances irrécupérables) pour risque d'impayés. Désormais contrôlé par l'autrichien Verbund, il affiche au premier semestre 2009 un excédent brut d'exploitation positif pour la première fois depuis 2006 (4,3 millions) avec une perte nette de 12,8 millions contre 18,8 millions un an avant. Le titre a plongé de 7,73 % hier. Marie-Caroline Lopez

latribune.fr

24 Sept 2009, 1:48

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