Pétrole : BP revient en grâce à Moscou

trong>BP et le Kremlin ont tranquillement rebattu les cartes du pétrole russe sous le soleil de la Mer Noire. Le PDG de la major britannique, Robert Dudley, a rencontré mardi à Sotchi Vladimir Poutine et son bras droit dans les affaires pétrolières Igor Setchine, également patron du pétrolier Rosneft. Depuis, différents scénarios sont distillés aux médias, avec dans chaque cas l’enracinement de BP dans le sous-sol russe.Radieux, Igor Setchine a souligné vendredi le \"grand intérêt\" de Rosneft pour la proposition du groupe britannique consistant à prendre une participation importante au capital du pétrolier russe, actuellement contrôlé à 75 % par le Kremlin. Lui qui sourit et se confie si rarement, il se félicitait hier d’annoncer à la presse : \"Nous nous réjouissons de la décision de BP de réinvestir une partie du produit de la vente de ses 50 % dans TNK-BP dans de nouveaux projets en Russie, y compris dans une participation dans Rosneft\". BP a fait savoir en juillet dernier son intention de vendre sa part de 50 % dans le pétrolier russe TNK-BP, englué dans des conflits de gouvernance incessants avec les actionnaires russes, regroupés dans le holding AAR. BP nage en eau troubleC\'est l\'une des grandes questions de la redistribution des actifs pétroliers : à qui vont appartenir les 50 % du troisième pétrolier russe. Les candidats capables de mettre sur la table entre 25 et 30 milliards de dollars (fourchette d’estimation citée par les analystes moscovites) sont naturellement réduits. D’autant plus que Rosneft ne fait pas mystère de sa volonté de mettre la main dessus. Disputer ce morceaux juteux du pétrole russe avec le géant d’Etat Rosneft n’est pas conseillé. Surtout sachant que son patron, Igor Setchine, est considéré par beaucoup comme le cerveau du démantèlement de Ioukos, l\'ancien groupe pétrolier du milliardaire emprisonné Mikhaïl Khodorkovski.Igor Setchine a précisé que Rosneft pourrait lever sur les marchés de capitaux les fonds nécessaires pour racheter la part de BP dans TNK-BP. Plus tôt cette semaine, des sources bancaires ont indiqué que Rosneft négociait avec des banques un crédit entre 10 et 15 milliards de dollars. Le vice-Premier ministre en charge de l’énergie, Arcady Dvorkovtich, s’est toutefois déclaré opposé à l’acquisition d’une société privée par Rosneft.BP veut rester en Russie Prisonnier de contingences juridiques, BP indique mener des négociations parallèles avec AAR, qui souhaiterait augmenter sa participation dans TNK-BP. La cohabitation entre les trois milliardaires russes d’AAR et Rosneft au sein de TNK-BP devrait être problématique, car l’année dernière, les premiers ont torpillé une première tentative d’alliance entre BP et Rosneft. L’échec avait notoirement irrité Igor Setchine. BP est en tous cas fermement décidé à garder le cap dans les eaux troubles russes. Rosneft est numéro un mondial en terme de réserves pétrolières et est incontournable pour qui veut explorer la zone russe de l’Arctique. \"Si nous parvenons à vendre notre part [dans TNK-BP], nous serons intéressés par une participation dans Rosneft\", confirme un porte-parole de BP. \"Il n’est pas du tout profitable pour BP de vendre sa part dans TNK-BP, qui lui fournit près d’un tiers de sa production globale et possède un vaste portefeuille de nouveaux gisements\", note l’expert Gregori Birg, \"BP se doit de prendre une participation conséquente dans Rosneft pour compenser la baisse de production et pour entrer dans l’exploration [dans l’Arctique]\". Des sources citées par le quotidien \"Kommersant\" décrivent une négociation où BP obtiendrait 12,5 % de Rosneft ainsi que 10 à 15 milliards de dollars en l’échange de sa moitié dans TNK-BP.
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