La Réserve fédérale américaine temporise

tauxDésormais, tout se joue dans la communication. Et l'exercice ne sera pas facile au cours des prochains mois pour la Réserve fédérale américaine qui terminait hier sa réunion de deux jours. Ben Bernanke, son président, ayant admis que la récession « technique » était terminée, même si « l'activité devrait rester faible », la Fed se doit maintenant de préparer le terrain à la sortie de crise. Autant dire jouer les prestidigitateurs. Les économistes prédisaient à l'unanimité le maintien du taux cible des fonds fédéraux de la Fed dans la fourchette de 0 % à 0,25 % en vigueur depuis décembre. Le Fmoc, son bras séculier, leur a donné raison, réitérant au passage son intention de maintenir le loyer de l'argent à très bas niveau pour une période de temps prolongée. Le statu quo pourrait durer tout au long de 2010, même si des anticipations d'inflexion des taux vers la fin du premier semestre commencent à émerger, surtout si le dollar continue à battre de l'aile. Car un dollar durablement affaibli risquerait de provoquer un mouvement de bascule en faveur des matières premières qui serait gravement dommageable pour l'économie américaine et mondiale.rebond précaireCeux qui cherchaient les premiers signaux de dénouement des mesures d'assouplissement quantitatif, en revanche, en seront pour leurs frais. Pour les sages du conseil, le retrait des programmes d'apport de liquidités tous azimuts mis en place au lendemain du déclenchement de la crise des subprimes et renforcés après la faillite de Lehman Brothers il y a un an serait prématuré. Le rebond de l'activité reste précaire et les marchés financiers sont encore loin d'être revenus à la normale. La Fed a donc tout intérêt à laisser s'éteindre progressivement les programmes d'injections de liquidités pour lesquels la demande se tarit de mois en mois, avant d'agir frontalement sur ses programmes de rachats d'actifs. C'est ainsi que la banque centrale américaine a déjà abaissé les montants alloués lors de ses enchères mensuelles de refinancement, qui avaient culminé à 150 milliards de dollars avant d'être réduits à 75 milliards fin août. Mais elle ne s'est pas engagée sur ses programmes de rachats d'actifs et encore moins sur le retrait de ces fonds. Les rachats d'emprunts d'État qui prendront fin le 31 octobre sont pratiquement arrivés à leur terme, la Fed ayant acquis 289 milliards de dollars sur les 300 programmés. Le gros morceau concerne le programme de rachats de prêts immobiliers, la Fed s'étant engagée à acquérir jusqu'à 1.450 milliards de dollars de titres adossés à des créances immobilières ou de créances émises par les géants du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac, d'ici à fin 2009. Le marché restant sous perfusion, la Fed, qui a déjà acquis 974 milliards d'actifs à ce titre, a annoncé que le programme serait prolongé jusqu'à la fin du premier trimestre 2010. n
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