L'industrie retrouve des couleurs, surtout grâce à l'automobile

Ne nous emballons pas. La conjoncture reste fragile. » Dans l'entourage de Christine Lagarde, on accueille avec flegme la dernière enquête réalisée par l'Insee auprès des industriels. Pourtant, celle-ci a de quoi mettre du baume au c?ur de la ministre de l'Économie?: pour le sixième mois consécutif, le moral des industriels, à savoir les perspectives des chefs d'entreprise, s'améliore, tandis que l'indicateur synthétique du climat des affaires s'inscrit à un niveau inconnu depuis octobre 2008. Et ce n'est pas fini. « L'amélioration du climat des affaires devrait se poursuivre dans les prochains mois, continuant de s'appuyer sur un redressement modéré du niveau des carnets de commandes » et sur la baisse des stocks. De quoi rendre encore plus « conservatrice » la prévision de croissance du gouvernement pour 2010 (+ 0,75 %). Du reste, le consensus des économistes s'inscrit déjà à + 1,1 % de hausse du PIB en 2010.un meilleur climatLes industriels, qui, fin 2008 et début 2009, avaient choisi de réduire drastiquement leur production, vidant leurs stocks, constatent que ces derniers sont aujourd'hui très bas. Il faut donc produire à nouveau pour les reconstituer. Cette fin du déstockage était attendue depuis le début de l'année. Elle a enfin eu lieu. La Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (CDAF), qui réalise des enquêtes auprès des acheteurs, relève elle aussi une amélioration de la conjoncture. L'indice CDAF concernant l'industrie est ainsi au plus haut depuis dix-neuf mois. Et celui portant sur les services se redresse aussi, les chefs d'entreprise du secteur notant un « raffermissement de la demande ». L'Insee confirme, notant que « la conjoncture dans les services continue de s'améliorer progressivement ». L'amélioration du climat des affaires, mesurée par l'indicateur synthétique, s'est même accélérée entre juillet et le mois de septembre.Les esprits chagrins relèvent toutefois que la remontée globale des perspectives industrielles repose surtout sur un secteur, l'automobile. Celui-ci a profité à plein de la mise en place de primes à la casse, aussi bien en France que dans les autres grands pays européens. Hors auto, l'opinion des chefs d'entreprise sur leurs carnets de commandes ne s'améliore pas, restant à un niveau historiquement faible, soulignent les pessimistes. Mais les patrons, de tous secteurs, anticipent bel et bien une production en hausse, ne serait-ce que pour remettre un peu les stocks à niveau. « Tant que la conjoncture internationale ne se sera pas durablement raffermie, tant que l'investissement restera aussi amorphe, il n'y pas lieu d'espérer une vraie reprise industrielle », affirme Alexander Law, chef économiste au cabinet d'études Xerfi.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.