Les banques britanniques relativisent l'impact de la réforme Obama

Sanctionnées en Bourse jeudi et vendredi, les banques britanniques pourraient être parmi les plus touchées par les annonces de Barack Obama. Barclays et Royal Bank of Scotland, en particulier, ont souffert en raison de leur présence importante aux États-Unis, et du poids de leurs activités dans la banque d'investissement.Pourtant, les analystes se veulent plutôt rassurants. Selon les calculs des analystes de KBW, les décisions de Barack Obama feraient perdre respectivement 6 % et 3 % de leurs profits à Barclays et Royal Bank of Scotland. HSBC serait épargnée. « Ce n'est pas un tremblement de terre, mais cela ajoute à l'accumulation de réformes en cours et cela limite encore plus la visibilité du profit futur des banques », râle un analyste, qui préfère rester anonyme. Les analystes de Citigroup estiment que les pertes pour Barclays se chiffreraient plutôt entre 1 % et 2 %.Barclays cherche à relativiser l'importance des annonces de Barack Obama, rappelant qu'elle ne possède pas directement de hedge funds depuis la vente l'an dernier de sa division de gestion d'actifs, Barclays Global Investment. En revanche, elle possède une division private equity, dans laquelle elle a investi à compte propre 2 milliards d'euros depuis 2002 (certains de ces investissements ont été revendus). Quant au trading pour compte propre, la seule indication a été donnée en septembre dernier lors d'une présentation aux actionnaires : en moyenne, selon un responsable de Barclays, cette activité spécifique aux banques d'investissement représenterait entre 20 % et 25 % de l'ensemble de leurs revenus. Et ceux de Barclays sont « significativement en dessous de la fourchette basse », précisait-il.Pour autant, les banques britanniques ne sont pas nécessairement sorties d'affaires. La Grande-Bretagne pourrait en effet copier la décision de Barack Obama sur la régulation bancaire? mais après les élections. Les conservateurs, favoris pour remporter le scrutin qui se tiendra probablement en mai, applaudissent les propositions de Barack Obama et promettent d'aller dans le même sens. « J'accueille positivement ce que [le président américain] a dit, particulièrement la séparation entre la banque de détail et la partie la plus risquée de la banque d'investissement, comme le trading pour compte propre », affirme George Osborne, le « chancelier fantôme » des conservateurs.Il rappelle que son parti a fait des propositions dans ce sens dès juillet dernier : s'il rejette un retour complet à la séparation entre banque de détail et d'investissement, ils souhaitent une mise à l'écart de la partie la plus spéculative de l'activité des banques. Cependant les conservateurs avaient toujours assorti cela d'une condition : « Les règles doivent être approuvées de façon internationale. » L'annonce de Barack Obama rend soudain un tel accord mondial beaucoup plus probable. Une réunion des secrétaires d'État en charge de la régulation financière du G7, qui se tient à Londres ce lundi, devrait discuter de l'idée avancée par le président américain.
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