Le salaire des patronsL'abandon, jeudi soir, par Henri Proglio (photo), à la demande de l'élysée, de sa double rémunération en provenance de Veolia et d'EDF n'a pas suffi à faire revenir le calme. Délaissant le terrain du salaire, la polémique a immédiatement rebondi sur sa double casquette à la tête de l'électricien public et du groupe privé de services. Le Parti socialiste (PS) s'est engouffré dans la brèche en demandant sa démission de Veolia. « Si on veut revenir à un peu de morale dans cette affaire, la seule décision qui s'impose à M. Proglio, c'est qu'il démissionne de la présidence du conseil de Veolia », a lancé Benoît Hamon lors d'un point presse du PS dédié à cette affaire. Il aura « beaucoup plus de libertés, d'aisance et d'agilité, pour diriger EDF », a-t-il ajouté.Jean Arthuis, le président centriste de la commission des Finances du Sénat, a renchéri : « Les dirigeants des entreprises publiques doivent consacrer toute leur énergie à la responsabilité qui leur est confiée et ne pas laisser planer des soupçons de conflits d'intérêts. » Même Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, s'en est mêlée dimanche en déclarant qu'« il ne faut pas que [ce cumul, Ndlr] dure éternellement ». François Bayrou est allé plus loin. « C'est une offense aux principes de la République », estime le président du Modem. « Le contrat fondateur au bas duquel Nicolas Sarkozy a apposé son nom, notamment au soir du Fouquet's, c'est que désormais entre intérêts publics et privés, il n'y aurait plus ce mur de verre qu'on avait respecté jusque-là. »Dans l'entourage d'Henri Proglio, on affiche une assurance sans faille dans le soutien politique au plus haut niveau dont bénéficie le nouveau président d'EDF, non seulement dans sa volonté de garder les deux fonctions, mais surtout dans son projet de faire d'EDF le premier actionnaire de Veolia. M.-C. L.

latribune.fr

24 Jan 2010, 23:44

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