Améliorer ses performances, toutes les entreprises y pensent. Et certaines s'en donnent les moyens, notamment en mettant en place une démarche de lean management. Cette méthode, importée du Japon, permet, grâce à une chasse aux gaspillages et à la mise en place de modèles organisationnels proactifs et participatifs, d'améliorer considérablement les performances. Dans un contexte économique et social difficile, les pratiques du lean management ont pour premier objectif d'analyser et d'améliorer les processus de l'entreprise en supprimant la non-valeur ajoutée, en prenant en compte l'aspect humain et le caractère transversal du management. Très largement adopté dans le monde industriel, le lean management n'en est pourtant encore qu'aux balbutiements dans le monde de la logistique et de la supply chain.Adepte depuis toujours du management participatif, GT Logistics (116 millions de chiffre d'affaires, 1.700 salariés) s'est engagé fin 2008 dans le lean management. Il s'agissait pour le groupe girondin d'adopter une démarche de gestion humaine innovante, basée sur des « principes de performance immédiate pour une économie durable », mais aussi d'identifier des gisements intéressants en termes d'amélioration continue et de gains de productivité. Pour l'accompagner dans cette démarche, GT Logistics a choisi le cabinet XL Consultants, un des membres fondateurs de l'université Six Sigma de Lyon. Ensemble, ils ont décidé de former, au cours du premier semestre 2009, sept collaborateurs, responsables de site ou ingénieurs méthode, de sept sites différents. Chacun d'entre eux a bénéficié d'une session de plusieurs semaines, alternant apport théorique et mise en oeuvre. Les personnes ainsi formées se sont vu décerner un certificat de compétences après soutenance en fin d'année. Le jury leur donne alors le diplôme « green belt ». « Cette démarche est intéressante dans la mesure où elle sort les salariés de leur entrepôt et où elle est au carrefour des processus des métiers de l'entreprise et de sa stratégie, explique Jean-Louis Théron, de XL Consultants. In fine, elle aide les dirigeants à gérer des complexités et à identifier des gaspillages tels que des productions excessives, le temps d'attente, le manque de maîtrise des procédés de fabrication. » formation à grande échelle« Après ce premier niveau, nous avons décidé de continuer le déploiement des formations sur d'autres populations, précise Pascal Noé, directeur des opérations de GT Logistics. Nous formons maintenant une population de haute maîtrise, des cadres jusqu'aux chefs d'équipe, à un deuxième niveau, le ?yellow belt?. Avec les deux sessions prévues, nous aurons ainsi des personnes formées sur quasiment tous nos sites, qui pourront animer des chantiers. » Le déploiement de ce réseau de compétences va continuer puisque des sessions sont prévues pour qu'au minimum 80 % des effectifs du groupe GT Logistics soient formés au moins à un niveau « white », qui permet de comprendre la démarche de lean management. « Beaucoup de nos collaborateurs veulent participer aux chantiers d'amélioration continue », se félicite Pascal Noé qui voit aussi dans la démarche de lean management un bon outil de management.Même si ce volet formation a un coût ? surtout pour les niveaux « green » et « yellow », le « white » étant assuré par les salariés diplômés en « green » ?, le retour sur investissement très rapide a permis de le rentabiliser dès la première année. « La démarche de lean management nous a permis de nous adapter plus rapidement, de trouver des gisements de productivité. En réagissant plus vite à des baisses de volumes sur certaines activités client, nous avons pu prendre en amont les mesures nécessaires pour garantir le résultat d'exploitation », déclare Pascal Noé. De quoi satisfaire le groupe GT, mais également ses clients puisque le lean management impacte leurs activités, améliore leurs services et donc leurs performances. Dernier exemple en date, un des grands noms de l'industrie cosmétique, au vu des résultats obtenus, a confié à GT Logistics un contrat de site jusqu'alors détenu par un concurrent. « C'est un vrai succès commercial et un élément de différenciation sur le march頻, confirme Pascal Noé.Béatrice Delamotte

latribune.fr

24 Jan 2010, 23:49

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