Stéphane Richard critique la stratégie d'Orange dans les contenus

Après un round d'observation de plusieurs semaines, Stéphane Richard, le directeur général délégué de France Télécome;lécom, fait aujourd'hui clairement entendre sa voix face à son PDG, Didier Lombard. Au point d'oser remettre en cause la stratégie de développement de l'opérateur de télécoms dans les contenus, le « béb頻 de Didier Lombard. « Autant il n'est pas contestable qu'un opérateur de télécoms comme nous ait une activité dans les contenus, autant il y a quelques questions de fond que, me semble-t-il, on n'a pas tellement tranchées aujourd'hui », a déclaré Stéphane Richard, vendredi, à Reuters.Arrivé chez France Télécome;lécom en septembre 2009, en provenance du cabinet de Christine Lagarde, et avec l'appui de Nicolas Sarkozy, Stéphane Richard assure ne pas avoir d'idée « préconçue » sur la question. Un tout petit peu quand même. « Est-ce qu'il y a une vocation de France Télécome;lécom à éditer des chaînes de télévision ? La question est ouverte. Est-ce que la vocation de France Télécome;lécom n'est pas de proposer les meilleurs contenus, d'où qu'ils viennent, pour ses offres, dans un monde où les exclusivités vont être de plus en plus difficiles à pratiquer ? », feint de s'interroger le dirigeant. Une façon de critiquer à la fois la volonté du groupe de se porter candidat à l'acquisition d'une chaîne de TNT payante et le mode de commercialisation.Chantiers 2010L'opérateur dépense environ 400 millions d'euros par an dans les contenus (films et football), dont 203 millions d'euros pour le ballon rond. Or, depuis le lancement, en 2008, de ses deux offres, cinéma et sports, 400.000 clients seulement ont été séduits. Déjà critiquée par l'Autorité de la concurrence, la commercialisation exclusive de ces bouquets aux seuls abonnés haut débit a été égratignée par le récent rapport Hagelsteen. « À partir du moment où il n'y a plus cette notion d'exclusivité, cela doit nous amener à nous repencher sur ce qu'on fait en matière de contenus », pense Stéphane Richard, qui affirme son autorité. En plus des contenus, « il y a un certain nombre de chantiers importants qu'il faut lancer en 2010, et il faut trouver une façon de faire en sorte que la direction future de l'entreprise que j'incarne soit partie prenante dans ces choix », a- t-il déclaré. Comme « La Tribune » l'a révélé jeudi dernier, Stéphane Richard doit prendre la direction générale du groupe cette année, un an plus tôt que prévu, et laisser la présidence à Didier Lombard jusqu'en 2011. À moins que, d'ici là, les divergences ne se creusent encore plus et poussent ce dernier à un départ anticipé.
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