En janvier, les exportations de diesel et d'essence s'envolent en Chine

En janvier, la Chine a vu ses exportations de diesel plus que tripler par rapport à l'an dernier (+ 247 %). Et celles de gazole plus que doubler (+ 176 %). Si la Chine n'a pas attendu l'année 2010 pour devenir exportatrice nette de produits raffinés - elle l'était déjà en 2009 - ce début d'année remarquable en termes de progression ne manque cependant pas d'interpeller. Surtout dans le contexte actuel, marqué pour le secteur du raffinage par des fermetures de site, des surcapacités record et une demande qui, dans les pays de l'OCDE, n'a cessé de chuter au cours des dernières années.Face à de tels faits, il serait effectivement facile d'en déduire que sur ce terrain du raffinage aussi, la Chine se positionne désormais en un concurrent puissant en devenir. Pourtant, sur ce point, la réponse des experts se veut sans ambages. La Chine n'est pas l'Inde ni l'Arabie Saoudite. « La Chine n'a pas, me semble-t-il, vocation à se positionner comme un pays exportateur de produits raffinés, estime Régis Collieux, chez BNP Paribas. Selon lui, « les chiffres du mois de janvier reflètent davantage une situation transitoire, dans le sens où sa capacité de production qui croît de l'ordre de 15 % environ par an évolue par palier, et croît plus vite que la demande locale ».La Chine fait en effet partie des rares pays à avoir mis en service plusieurs raffineries l'an dernier. Parmi elles, celle de Tianjin (Sinopec) par exemple offre en capacités 200.000 barils/jour (bj). « Les capacités chinoises estimées par O&GJ étaient de 6,446 mbj auxquels se sont ajoutés 970.000 bj en 2009, soit 15 % d'augmentation », ajoute l'analyste. Pour 2010, « l'augmentation probable est beaucoup plus réduite (268.000 bj, soit 3,5 %) ».« La Chine reste aujourd'hui dans une logique d'autosuffisance », renchérit Olivier Eugène, gérant chez Axa IM. « Elle importe déjà plus de pétrole qu'elle n'en produit, elle n'a donc que peu d'intérêt à importer plus encore pour transformer ce pétrole sur place », explique-t-il, ajoutant que « pour le minerai de fer, c'est la même chose ». D'ailleurs, poursuit-il, « ses exportations donnent le sentiment de croître très vite, mais en pourcentage elles ne représentent qu'une infime part de la production ». L'an dernier déjà, la Chine a consommé pour 415 millions de tonnes de produits pétroliers dont 140 en diesel et essence. Marjorie Bertouille
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