Les réformes dans le monde universitaire font les affaires des cabinets de conseil

Alors que les résultats des appels à projets se succèdent depuis le début de l'année (le Premier ministre doit dévoiler ce vendredi les 100 lauréats des « laboratoires d'excellence »), des critiques se font jour contre le recours accru aux cabinets de conseil de la part des universités, qui n'ont eu que très peu de temps pour monter leurs dossiers. À tel point que le Snesup-FSU, syndicat majoritaire, a dénoncé lundi un « gaspillage indécent » d'argent public. Son secrétaire général, Stéphane Tassel, évoque le détournement « à l'échelle du pays, de plusieurs dizaines de millions d'euros ». Pour preuve, les annonces publiées dans le Bulletin officiel des annonces des marchés publics par les pôles d'enseignement supérieur et de recherche (PRES) qui portent généralement les projets : les montants varient de 30.000 euros pour un laboratoire d'excellence à plus de 100.000 euros pour les initiatives d'excellence (Idex). Ainsi le PRES de Toulouse a-t-il attribué 3 marchés de respectivement 187.700, 37.500 et 23.000 euros hors taxes aux cabinets CM International, Alcimed et Mapping Consulting ; celui de Paris-Est un marché de 215.950 euros à Bearing Point... « Les cabinets de conseils nous aident en appui seulement, notamment sur la partie financière », nuance-t-on au pôle parisien Hesam, rappelant que l'État a doté les PRES d'un « fonds de démarrage de 2 millions d'euros ». délais imposés et courtsLouis Vogel, le président de la conférence des présidents d'université, rappelle que les universités font depuis longtemps appel aux consultants. Il est vrai que la loi sur l'autonomie de 2007 et l'opération campus ont accéléré le mouvement. Mais, répondent en choeur les cabinets de conseil, les montants évoqués sont bien loin de ceux des gros contrats passés avec l'administration centrale. Sans compter que dans le cadre du grand emprunt, l'objectif est d'avoir « accès à des financements exceptionnels », en l'occurrence des dotations de plusieurs millions d'euros, rappelle-t-on dans un grand cabinet de conseil. « Les cabinets de conseil interviennent plus pour constituer les dossiers dans des délais courts imposés et accorder la réponse à la stratégie scientifique de l'établissement. Notre objectif est avant tout de transférer notre savoir-faire en matière de gestion de projet », analyse Loïc Jouenne, associé secteur public chez Deloitte, qui accompagne sept dossiers d'Idex. Selon lui, lemultiplication des acteurs sur la marché du conseil aux universités, en créant un environnement concurrentiel, est un gage de tarifs compétitifs. Clarisse Jay (Lire également latribune.fr)
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