Le capital-investissement a retrouvé des couleurs en 2010

Un montant de 6,6 milliards d'euros a été investi en 2010 dans 1685 entreprises par l'intermédiaire du capital-investissement en France. En hausse de 61 % par rapport à 2009, ce chiffre reste bien inférieur au niveau d'avant crise a précisé jeudi l'Association française des investisseurs en capital (Afic) qui a réalisé l'étude en partenariat avec le cabinet d'audit Grant Thornton. Le regain de forme du capital-investissement est largement dû au capital développement permettant aux dirigeants de financer leurs projets de croissance tout en conservant le contrôle de leurs entreprises. Le montant est en hausse de 28,5 % à 2,3 milliards d'euros investis dans 916 entreprises. Défense des FCPIHervé Schricke, le président de l'Afic, estime malgré tout qu'il « reste des points de difficultés, en particulier en capital-risque ». Ce segment a enregistré une légère hausse des montants investis de 3,1 % à 605 millions d'euros. Mais Hervé Schricke s'inquiète de l'avenir du capital-risque en France et plus précisément, de celui des fonds d'investissement de proximité (FIP) et des fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI). Depuis le milieu des années 2000, ces véhicules, qui permettent à leurs souscripteurs de bénéficier d'un avantage fiscal, sont devenus l'un des principaux pourvoyeurs en capital des PME hexagonales non cotées. Le poids des fonds levés auprès des FCPI et des FIP représente 48 % du financement de l'innovation. « Si les FCPI n'existaient pas, il n'y aurait pas d'innovation en France », estime Hervé Schricke. Or, depuis le 1er janvier, une entreprise ne peut pas recevoir plus de 1,5 million d'euros par an de la part de ces fonds alors que la grande majorité des investissements réalisés par ces acteurs dépasse cette somme. De plus, les parlementaires ont décidé de réduire les avantages fiscaux des FIP et FCPI. Ce qui devrait rendre ces produits moins attractifs pour les épargnants. L'Afic propose aux pouvoirs publics « d'orienter l'épargne des Français vers le financement des PME (...) les seuls créateurs d'emplois en France », notamment dans le cadre de la réforme de la fiscalité du patrimoine. L'Afic a aussi élaboré des propositions qui seront présentées au Sénat le 30 mars avec l'objectif notamment d'inciter les assureurs à investir dans les PME en contournant les exigences en capital des futures normes Solvabilité II. Mathias Thépot
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