L'Europe bousculée par les problèmes financiers ibériques

En début de semaine, le conseil européen s'annonçait sous les meilleurs auspices avec le parachèvement programmé d'une « réponse globale » à la crise de l'euro. Mais la démission mercredi soir du Premier ministre portugais José Socrates, a déjà rebattu les cartes. Ensuite, les agences de notation ont annoncé jeudi des dégradations. Fitch a logiquement abaissé la note de la dette souveraine du Portugal. Après celle de l'Espagne récemment, Moody's a baissé les notes de 30 banques du pays, se justifiant par « la combinaison de pressions financières de plus en plus fortes sur la dette souveraine et le nombre d'établissements en situation de faiblesse. » Cela évoque un scénario à l'irlandaise, où l'État ne cesse de mettre au pot sans succès dans son secteur bancaire. Les établissements espagnols sont de surcroît les plus exposés à l'économie du Portugal, à hauteur de 77 milliards d'euros. Levée obligataire en juin« On s'adaptera », soupirait jeudi un diplomate à Bruxelles. Face à cet imbroglio politico-financier au Portugal après le rejet du plan d'austérité, les chefs d'État européens attendaient donc jeudi soir une clarification de la part de José Socrates, sur la situation constitutionnelle et politique. Lisbonne a refusé jusqu'à présent de frapper à la porte du Fonds de stabilité de l'euro (FESF) en dépit de la hausse dramatique de son coût de financement. Mais le pays ne pourrait pas affronter seul une levée obligataire prévue en juin, selon diverses sources. Il devrait donc finalement demander de l'aide. D'éventuelles élections prenant environ deux mois et le bouclage d'un plan d'aide européen encore un autre, les technocrates européens font comprendre que l'absence de gouvernement n'entraverait cependant pas l'octroi de l'aide européenne. Par ailleurs le coût de l'aide serait amoindri: le FESF doit prêter à l'avenir à un taux inférieur de 100 points de base (de celui offert à l'Irlande). Mais ce « rabais » ne doit intervenir qu' « à l'été » en raison de l'opposition de la Finlande, où la Premier ministre, Mari Kiviniemi, fait face à la poussée des eurosceptiques avant les élections.
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