Emix, le français qui mise sur le silicium

À qui profite le boom du marché solaire français ? Avant tout à des fabricants de modules photovoltaïques allemands, américains, japonais et, de plus en plus, chinois. Pourtant, quelques entreprises françaises tentent de se développer sur l'amont de la filière, dont Emix, une PME installée à La Souterraine (Creuse) qui produit des lingots de silicium, le premier maillon de la chaîne solaire.Avec d'autres industriels ? Zenith Wafers Systems pour la transformation des lingots en wafers (plaquettes), Irysolar pour la fabrication des cellules et Fonroche pour l'assemblage des panneaux ? elle vient de fabriquer un panneau 100 % français de 214 watts de puissance destiné aux toitures résidentielles. « Les premiers panneaux sont installés depuis quelques jours dans le Limousin », souligne fièrement Didier Landaud, fondateur et président du directoire d'Emix. La société participe à un deuxième projet ambitieux, le programme de recherche PV 20, pour produire un autre type de panneaux made in France dans les prochaines années. Aussi compétitif que la ChinePour être compétitif par rapport à la concurrence chinoise, Emix mise sur l'innovation. Fondée en 1999, l'entreprise développe une technologie brevetée, unique au monde, de coulée continue électromagnétique de silicium en creuset froid, mise au point avec le laboratoire EPM (Élaboration par procédés magnétiques) du CNRS de Grenoble. Les grains de silicium polycristallin sont transformés en une colonne de silicium multicristallin par un processus de fusion puis de refroidissement. Ce bloc est ensuite tronçonné en lingots qui sont vendus aux fabricants de cellules photovoltaïques. Ce procédé a un double avantage : « La fabrication à jet continu permet d'obtenir une meilleure productivité que les méthodes traditionnelles, ce qui abaisse le prix de revient des plaquettes de silicium », argumente Didier Landaud. Autre avantage, les lingots sont plus homogènes, donc plus solides, ce qui réduit le risque de casse de 50 % par la suite. Avec l'explosion du marché solaire, le potentiel de cette technologie est prometteur. Mais Emix, dont la capacité de production atteint 45 MW par an, doit encore franchir des obstacles : 2009 a été une année difficile en raison de la surproduction de panneaux et des contrats longue durée signés par les fabricants de cellules avec leurs fournisseurs de lingots. « Nous sommes petits, il faut se faire une place à côté de très grands groupes, reconnaît le président. Mais maintenant que le niveau des stocks de panneaux a baissé, la demande repart ». La société, qui emploie 30 salariés, vise entre 2,5 et 3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année. Patricia Laurent/GreenUnivers.com
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