Pour conserver l'eau d'Ile-de-France, Veolia écrase les prix

Trois centimes d'euros par mètre cube. C'est cette différence de prix qui a permis à Veolia de conserver le plus grand contrat européen de distribution d'eau potable au détriment de son rival Suez Environnement. Jeudi, les élus des communes appartenant au Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) ont validé à une nette majorité (83 voix pour, 20 contre, 22 abstentions) le choix effectué en mai par le bureau du Sedif de retenir l'offre de Veolia. Pour garder ce contrat gigantesque, portant sur la distribution d'eau à près de quatre millions de Franciliens, l'ex-Générale des eaux a été la plus offensive en matière de prix. Le Sedif a en effet révélé jeudi que les deux concurrents étaient quasiment arrivés à égalité sur la somme des autres critères de l'appel d'offres. La mise en concurrence de ce contrat, que Veolia détient depuis presque un siècle, entraînera une baisse de 14 % à 19 % de la facture d'eau des usagers, estime le Sedif, espérant ainsi faire taire les critiques de l'UFC-Que Choisir ou de Philippe Kaltenbach, le maire PS de Clamart, sur les prix jugés excessifs de ce service.plus de transparencePour les ménages, le prix moyen du mètre cube passera de 1,75 euro à 1,51 ou 1,41 euro, selon que les communes regroupées au sein de la Communauté d'agglomération Est Ensemble décident ou non de rejoindre le syndicat. Mais le Sedif, et son président André Santini, ont aussi insisté sur les autres améliorations apportées par l'appel d'offres. Le service sera désormais assuré par une société dédiée, permettant plus de transparence dans le contrôle des opérations. Récemment, la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France avait encore déploré son opacité. La durée du contrat a été ramenée à douze ans, alors que sa dernière attribution remontait à 1962. Pour Veolia, l'enjeu était crucial, puisqu'il s'agissait de conserver sa principale vitrine pour conquérir les marchés à l'international. Veolia et Suez Environnement ont subi un revers sérieux avec la décision de Paris de remunicipaliser début 2010 la distribution de son eau potable que les deux groupes se partageaient. Mais le contrat du Sedif, qui démarre au 1er janvier 2011, ne sera pas aussi confortable que par le passé. Veolia perdra 60 des 370 millions de chiffres d'affaires annuel qu'apportait le service, a estimé Christian Cambon, vice-président du Sedif. Olivier Hensge
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