Le casse-tête des employeurs pour garder les seniors

Alors que les syndicats manifestaient jeudi contre le projet de réforme des retraites et l'une de ses mesures-phares - le recul de l'âge de départ de 60 à 62 ans d'ici 2018 - l'observatoire du cabinet Cegos dévoilait les résultats d'une étude* menée en mai auprès des salariés âgés, de ces salariés âgés entre 50 et 65 ans qui devront, lorsque la réforme sera votée, travailler plus longtemps. Selon les résultats de l'étude, une très large majorité des seniors (69 %) se déclare globalement satisfaite de son travail actuel. Ils sont même encore plus nombreux (79 %) à se dire attachés à leur entreprise. Dans leur poste de travail, ils recherchent avant tout du plaisir (59 %) et du bien-être au travail (47 %). mais ils souhaitent également que leur expérience soit reconnue par l'entreprise (51 %) et veulent pouvoir continuer à évoluer professionnellement. Un souhait qui ne correspond pas exactement à la vision qu'ont les DRH des salariés seniors dans l'entreprise. Ceux-ci attendent avant tout des seniors... qu'ils transmettent leurs compétences (79%) et conseillent les jeunes (66 %). nouvelle donneCe décalage d'attente et de perception au sein même de l'entreprise ne manquera pas d'interpeller les DRH qui devront intégrer la nouvelle donne du « travailler plus longtemps ». Et ce d'autant plus que l'enquête montre que les 50-65 ans sont farouchement opposés (66 %) au report de l'âge légal. Pour autant, pratiquement un quart d'entre eux (23 %) envisage de poursuivre une activité professionnelle pendant sa retraite... Reste que trouver du travail lorsque l'on est quinquagénaire, voire sexagénaire n'est pas chose aisée. Il suffit de voir les difficultés rencontrés par les demandeurs d'emploi âgés de 50 ans et plus pour revenir sur le marché du travail. Selon les chiffres publiés jeudi par la Dares, le nombre de demandeurs d'emploi âgés de 50 ans et plus de catégorie A (sans emploi et recherchant activement un emploi) a augmenté de 1,3 % à la fin du mois de mai, ce qui représente sur un an une hausse de 18,9 %. L'augmentation pour cette tranche d'âge est largement supérieure à la variation annuelle observée pour les demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en métropole, tous âges confondus (+ 7,1 %).A la fin mai, la France comptait près de 2,7 millions de demandeurs d'emploi en métropole de catégorie A (+22.600 en un mois), un chiffre qui grimpe à 3,94 millions si l'on prend en compte les catégories A, B (en activité réduite courte et recherchant un emploi) et C (en activité réduite longue et recherchant un emploi), dont près de 690.000 sont des seniors qui sont inscrits en moyenne sur les listes de Pôle emploi depuis 341 jours. Isabelle Moreau (*) Enquête réalisée par l'Observatoire Cegos auprès de 1.000 salariés âgés de 50 à 65 ans et 128 DRH d'entreprise.
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