Antoine Gallimard, 63 ans, a été nommé jeudi président du Syndicat national de l'édition (SNE), succédant à l'éditeur Serge Eyrolles qui tire sa révérence après dix-neuf ans de bons et loyaux services. Une élection attendue : seul candidat au poste, Antoine Gallimard s'était présenté sous la pression des éditeurs qui étaient nombreux à penser qu'il avait le profil idéal pour ce poste. A la tête d'une des plus prestigieuses maisons françaises, Antoine Gallimard arrive un peu comme un pompier à la tête du SNE. Le syndicat vient en effet de connaître une grave crise interne sur fond de guéguerre entre les deux principaux éditeurs, Hachette Livre (Lagardèrerave;re) et Editis. Indépendant et reconnu, Antoine Gallimard a obtenu d'être entouré d'une équipe solide, agrandie et surtout engagée. Le bureau compte désormais 14 membres dont trois nouveaux entrants contre 12 auparavant. Antoine Gallimard est entouré de deux vice-présidents, Sylvie Marcé (éditions Belin), nouvelle venue, et Vincent Montagne (Média Participations). Autres nouveaux venus, Françoise Nyssen (Actes Sud) et Jean Delas (L'Ecole des loisirs). Enfin, le mandat du président est ramené de trois à deux ans, renouvelable une seule fois, afin de permettre une rotation plus rapide à la tête du syndicat professionnel.Alors que le numérique se prépare à envahir le secteur de l'édition, les éditeurs français n'arrivent toujours pas à parler d?une même voix. Pour la plus grande satisfaction des géants américains Google, Apple ou Amazon qui entendent bien prendre leur part de ce marché prometteur. Apple, pomme de discordeDernier exemple en date de cette désunion : l'attitude à adopter face à Apple qui vient de lancer sa tablette iPad. Alors que Hachette Livre, Albin Michel et les éditions Eyrolles ont signé avec la firme à la pomme, les autres éditeurs n'ont pas suivi et ne semblent pas prêts de le faire. « On peut lire un livre numérique sur l'iPad sans passer par l'eBookstore [la librairie en ligne d'Apple. Ndlr] et il n'y a aucune raison de signer avec Apple », explique Vincent Montagne, président de Média Participations. Un avis partagé par Alain Kouck, président d'Editis.Le nouveau président du SNE a donc du pain sur la planche. D'emblée, il a voulu balayer la crise de l'hiver dernier, se félicitant d'être à la tête d'« un syndicat uni ». Parmi les dossiers chauds qui l'attendent, la transposition dans l'univers numérique du prix unique du livre et la baisse de la TVA, actuellement à 19,6% pour les livres téléchargés, au lieu de 5,5 % dans le monde physique. « Des chantiers complexes et prioritaires pour le SNE », pour Antoine Gallimard.

latribune.fr

25 Juin 2010, 13:20

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