Le système bancaire du pays pourrait être totalement nationalisé

En février 2008, à la stupéfaction générale, la Grande-Bretagne annonçait la première nationalisation d'une banque pendant la crise financière, Northern Rock. Deux ans et demi plus tard, et plusieurs nationalisations après, c'est la totalité d'un système bancaire qui pourrait être nationalisé, celui de l'Irlande. Mercredi, lors de la présentation du plan d'austérité, aucune annonce n'a concerné les banques. Le ministre des Finances, Brian Lenihan, a néanmoins reconnu être d'accord avec Bruxelles et le FMI sur trois points : elles ont besoin de davantage de capitaux, de transférer plus d'actifs « pourris » vers la structure de défaisance (National asset management agency) et enfin elles doivent bénéficier de davantage de garanties publiques. Un constat qui confirme un peu plus que la crise irlandaise est d'abord une crise des banques. Cette année, le déficit atteindra 32 % du PIB, mais « seulement » 12 % viennent de « l'économie réelle », tandis que 20 % découlent du sauvetage des banques. Celles-ci ont déjà bénéficié de l'injection de 50 milliards d'euros. Anglo-Irish Bank a été nationalisée, et Allied Irish Bank va voir son actionnaire public passer de 20 % à 96 %. Selon les journaux locaux, Bank of Ireland (36 % de fonds publics) pourrait les rejoindre d'ici la fin de la semaine. Dans le cadre du plan d'aide de Bruxelles et du FMI, les banques devraient recevoir encore plusieurs dizaines de milliards d'euros de capital.En effet, les perspectives ne sont pas favorables. Baisse des dépôtsUne étude de Goldman Sachs publiée mercredi estime, dans un scénario moyen, que les établissements domestiques enregistreront des pertes sur crédit de 35 milliards dans les cinq prochaines années, soit 8,4 % du total des créances, mais 22 % du produit intérieur brut. Dans un scénario noir, les pertes pourraient atteindre 58 milliards, soit 35 % du PIB. L'annonce du plan d'austérité laisse en effet dubitatifs un certain nombre d'observateurs qui craignent à la fois qu'il ne sape une éventuelle reprise et qu'il ne pèse trop sur les citoyens, qui ne seront plus en mesure rembourser leurs créances. Mais ce n'est pas tout. Depuis quelques mois, les entreprises ont commencé à paniquer et retirent leur argent des banques irlandaises. La semaine dernière, Bank of Ireland, l'un des établissements les moins touchés par la crise a reconnu avoir perdu 10 milliards d'euros nets quand l'agence financière Standard and Poor's a abaissé sa note en septembre ; cela représente 12 % de ses dépôts. Irish Life and Permanent confirme la tendance, reconnaissant une baisse de 11 % de ses dépôts entre août et septembre. AIB de son côté a annoncé la semaine dernière avoir enregistré une baisse de 13 milliards d'euros de ses dépôts depuis janvier. G. L. S et E. A., à Londre
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