Europe 1 recherche à nouveau un patron

De l'avis général, Alexandre Bompard est plutôt sympathique. Et brillant, comme le montrent ses études : Sciences Po (où il rencontre sa femme qui deviendra magistrate), puis l'ENA, après laquelle il choisit l'Inspection des finances. En 2003, il devient conseiller technique du ministre des Affaires sociales, un certain François Fillon, qui, en 2007, lui propose de rejoindre son cabinet à Matignon. Mais Bompard refuse. Depuis 2004, il travaille pour Canal Plus, d'abord comme directeur de cabinet de Bertrand Meheut, puis, en 2005, en tant que directeur des sports, où il renégocie les droits du football, peut-être avec les conseils de son père, Alain Joubert-Bompard, qui fut président du club de Saint-Étienne et aujourd'hui adjoint aux Sports de la maire UMP d'Avignon, Marie-Josée Roig.Mi-2008, Bompard prend la tête d'Europe 1. Il réussit à redresser légèrement les audiences de la radio du groupe Lagardèrerave;re, en déclin depuis plusieurs années. Pour cela, il change la grille en profondeur, fait venir des vedettes de la télévision (Marc-Olivier Fogiel, Michel Drucker...) et lance d'importantes campagnes de publicité.Un homme presséSeulement voilà, notre jeune homme pressé (38 ans et trois enfants) voit plus grand : il lorgne la présidence de France Télévisions, qui se libère mi-2010. Sa candidature est soutenue par Alain Minc, un de ses mentors, et conseiller officieux de Nicolas Sarkozy. L'affaire paraît en bonne voie, mais est compromise par une fuite prématurée en avril 2010. Finalement, le président Nicolas Sarkozy, qui vient de perdre les élections régionales et n'aime pas se sentir contraint, renonce à nommer Bompard et lui préfère Rémy Pflimlin, au profil moins marqué politiquement.Suite à sa candidature malheureuse, Bompard passe un sale été au sein du groupe Lagardèrerave;re, devenu un panier de crabes où il s'est fait quelques ennemis : le porte-parole du groupe, Ramzi Khiroun (qui, interrogé, dément et assure de son « amitié » pour Bompard), et son supérieur hiérarchique, Didier Quillot (qui aurait, selon « Le Point », demandé son départ). Mais Arnaud Lagardèrerave;re finit par le confirmer à son poste.Bompard (qui compte parmi ses amis Étienne Mougeotte, Xavier Niel, Matthieu Pigasse, Jacques Veyrat ou encore Pascal Houzelot) devrait quitter Europe 1 vers la fin de l'année, laissant un chiffre d'affaires en hausse de 13 %. Plusieurs noms circulent déjà pour le remplacer : Marc-Olivier Fogiel ou Didier Quillot, qui lorgnaient tous deux le poste au printemps. Ou encore Xavier Couture, en charge d'une division contenus qui se réduit chez Orange, ou encore l'ancien patron de RTL, Axel Duroux, sans point de chute depuis son passage chez TF1.
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