Comment Emirates va devenir numéro un mondial en dix ans

Il y a dix ans, Emirates était un nain du transport aérien. Dans dix ans, la compagnie aérienne de Dubai sera, sauf regroupement de ses concurrents, la première compagnie aérienne mondiale. « Nous comptons transporter 57 millions de passagers en 2020 », a indiqué ce mercredi le PDG d'Emirates Tim Clark, en marge d'un point presse. Ce qui correspond à près d'un doublement par rapport aux 27,4 millions transportés au cours de l'exercice précédent, clos fin mars. Si en valeur absolue, le nombre de passagers ne sera pas, et de loin, le plus important de la planète, il le sera sûrement en termes de passagers kilomètres transportés, l'unité de mesure qui illustre le mieux le poids d'une compagnie. Car Emirates ne transporte que des passagers long-courriers.Sa flotte de près de 150 appareils n'est constituée que de gros-porteurs pouvant effectuer de longues distances. Ses 202 appareils en commande aussi. Ils ne sont pas tous consacrés à la croissance de la compagnie. « Une bonne partie servira au renouvellement de nos avions. À l'horizon 2020, notre flotte devrait compter plus de 200 appareils », a précisé Tim Clark. Un chiffre un peu vague, qui serait plus proche des 280, selon des observateurs. En attendant, les 90 géants A380 seront tous livrés. Le dernier exemplaire est, pour l'heure, prévu en novembre 2018. Reste à savoir si ce sera le cas des 70 A350, alors que Tim Clark a déclaré qu'il ne serait pas surpris s'il recevait « cet appareil avec un an de retard ». Airbus prévoit de livrer le premier A350 au second semestre 2013.une seule escaleAlors que ses concurrents sont dubitatifs sur la commande astronomique de 90 A380, Tim Clark assure qu'Emirates « ne les aurait jamais commandés sans savoir sur quelles routes les positionner de manière rentable ». La stratégie d'Emirates est claire : transporter n'importe quel passager du globe vers n'importe quelle destination de la planète avec une seule escale (Dubai). Aucune autre compagnie ne fait cela. Tous passent par des alliances pour commercialiser un réseau mondial.« Personne n'a les moyens », ironise-t-on chez Air France où l'on dénonce les soutiens massifs des Émirats-actionnaires à leurs compagnies. Un argument que réfute Tim Clark. « Le gouvernement de Dubai ne fournit aucun fonds. Si on trouve le moindre euro de subvention, je démissionnerai, a-t-il répliqué. La subvention la plus importante est de protéger son marché à la concurrence. » Une allusion à Air France, qui demande aux autorités de cesser d'accorder des droits de trafic supplémentaires aux compagnies du Golfe. La réunion sur le sujet en janvier s'annonce explosive.
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