Le gouvernement fait face à des syndicats toujours combatifs

Évidemment, la promulgation de la loi au début de novembre a sonné le glas de toute mobilisation d'ampleur contre la réforme des retraites. Mais aucun des leaders syndicaux n'est prêt à déposer les armes et à donner quitus au gouvernement pour sa future politique sociale. Le plus offensif est, sans doute, Bernard Thibault. Dans l'entretien qu'il a accordé en exclusivité à « La Tribune », le leader de la CGT refuse d'entrer dans ce qu'il considère comme une comédie de dialogue social. Plus modéré dans la forme, François Chérèque met lui aussi en garde l'exécutif. « Ceux qui ont manifesté contre cette réforme s'en souviendront. Pour le président de la République, les difficultés débutent aujourd'hui », prévient le leader de la CFDT dans « L'Express ».Tout juste sont-ils d'accord avec François Fillon lorsqu'il déclare, dans son discours de politique générale, qu'en matière de dialogue social, « la prochaine étape devra être la révision des règles de la représentativité patronale ». Mais l'alliance est de circonstance, une pierre jetée dans le jardin de Laurence Parisot dont ils regrettent qu'elle ne joue pas toujours le jeu du dialogue social.Rendez-vousReste, pour les leaders syndicaux, à gérer l'après-retraite. Des rendez-vous sont d'ores et déjà programmés. Ce jeudi, les organisations syndicales de retraités organisent une journée d'actions sur la dépendance et le pouvoir d'achat. Le 4 décembre, les représentants des chômeurs et des précaires descendront à leur tour dans la rue. Le 15 décembre, les principaux syndicats prendront part à la manifestation contre les « politiques de rigueur » à l'initiative de la Confédération européenne des syndicats (CES). Mais ces initiatives ne sont pas de nature à infléchir la politique de l'exécutif.Pour donner un nouveau souffle à son action et actualiser sa plate-forme de revendications qui date du début de l'année 2009, l'intersyndicale se réunit lundi. Mais la CGT ne veut pas s'en tenir là. Dans l'espoir de maintenir la pression sur le terrain, elle appelle les salariés à se mobiliser à l'occasion des prochaines négociations salariales dans les entreprises. Une posture combative qui vise aussi à rassurer, en interne, une partie des militants ayant pu s'inquiéter qu'à trop flirter avec la réformiste CFDT, la CGT risquait d'y perdre son âme... Agnès Laurent
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