Le marché se méfie des groupes exposés au secteur public

Les craintes sur les dettes souveraines en zone euro font à nouveau trembler les marchés. Et relancent les inquiétudes sur les sociétés exposées au secteur public. Les restrictions budgétaires annoncées en Europe pourraient affecter leurs revenus. Dans une note de recherche, les analystes de Société Généralecute; Générale CIB pointent notamment du doigt les domaines des infrastructures ferroviaires, de l'aéronautique et de la défense ainsi que les services informatiques comme les plus exposés aux plans de rigueur des États. Par exemple, 90 % des ventes du groupe britannique de défense BAE Systems, dépendent des dépenses gouvernementales. De son côté, Thales y est exposé à hauteur de 60 % de ses revenus. En outre, l'équipementier ferroviaire Faiveley réalise 80 % de ses revenus avec l'Etat, tandis que ce chiffre atteint 39 % pour la SSII Steria. Le mois dernier, cette dernière, qui réalise 40 % de son chiffre d'affaires au Royaume-Uni, a d'ailleurs lancé un avertissement sur ses résultats en raison des coupes budgétaires dans les services informatiques outre-Manche. Le titre avait chuté de 9 % lors de l'annonce le 20 octobre, le jour même où le gouvernement britannique dévoilait son plan d'austérité budgétaire. Autre SSII, Capgemini tire 28,1 % de ses facturations de la sphère publique. Les médias pénalisésL'industrie des médias n'est pas épargnée, le britannique Pearson réalisant 33 % de son activité grâce à la manne publique. À chaque période de doutes sur les dettes souveraines, les performances boursières de ces entreprises sont impactées. Lors de la crise grecque au printemps dernier, BAE Systems a vu son titre chuter de 15,5 % entre le 15 avril et le 25 mai. La baisse a atteint 14 % pour Faiveley et Steria, 12,5% pour Capgemini, 10% pour Thales et 9,4% pour Pearson sur la même période. La récente crise irlandaise n'a pas arrangé les choses. Mais si la sanction des marchés peut être forte, « l'impact réel des réductions des dépenses publiques sur les chiffres d'affaires des sociétés exposées est plus limité », nuance Claudia Panseri, responsable de la stratégie actions de Société Généralecute; Générale CIB. Certes, ces entreprises peuvent concéder des baisses de prix dans le cadre de renégociations de contrats. Mais pour la plupart d'entre elles, les contrats signés avec les gouvernements s'étalent sur une longue période et offre une protection sur les revenus attendus en 2010 et 2011. En revanche, les prévisions de chiffres d'affaires pour 2012 et 2013 ne sont pas à l'abri d'une révision à la baisse, estiment les analystes de Société Généralecute; Générale CIB.
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