Les enchères des fréquences mobiles 4G en suspens

Il faut attendre que le nouveau ministre de l'Industrie, Éric Besson, se positionne ». Le remaniement a ralenti le processus de vente des fréquences de quatrième génération de téléphonie mobile, la 4G. Le gendarme des télécoms, l'Arcep, est « prêt à lancer son appel d'offres », déjà « rédigé à 90 % » par ses services, selon une source interne. Mais Éric Besson « ne devrait pas se contenter d'apposer sa signature sur l'arrêté ministériel » en définissant les modalités d'attribution, selon plusieurs proches du dossier.Deux procédures séparéesDepuis son arrivée à Bercy, celui qui fut le premier secrétaire d'État à l'Économie numérique en 2008 aurait laissé entendre qu'il souhaitait « remettre à plat le processus » jusqu'au mode d'attribution envisagé par l'Arcep, en deux procédures séparées, la première pour les fréquences de la bande 2,6 Ghz, la seconde pour celles de la bande de 800Mhz, plus étroite et de plus grande valeur. Il serait « tenté par un appel d'offres moins structurant, créant plus d'incertitudes et plus de compétition entre les acteurs ». Telle était déjà sa vision pour la dernière licence 3G, attribuée à Free, pour laquelle il prônait de ne pas réserver de fréquences à un nouvel entrant. Sans être suivi par Matignon. L'autre inconnue porte sur le sort des opérateurs mobiles virtuels, dont il s'était fait le défenseur en 2008. Alternative Mobile, l'association qui regroupe les principaux MVNO (Virgin, NRJ) hébergés sur les réseaux d'Orange, de SFR ou de Bouyges Telecom, tient ce jeudi une conférence de presse pour exprimer son inquiétude au sujet des appels d'offres 4G. Les opérateurs virtuels « sont plus déçus qu'inquiets. Un engagement en faveur d'une plus grande autonomie technique des MVNO figurera bien dans les critères, ce qui n'était pas assuré avec l'ancien ministre de l'Industrie », confie un proche du dossier. Mais les MVNO espéraient « des critères plus contraignants et la suppression de l'engagement minimal d'accueil, qui ne sert à rien ». Cet engagement minimal n'incite pas les opérateurs, qui hébergent déjà des MVNO, à des efforts, comme l'a montré l'appel d'offres des derniers lots 3G en mai. Entre l'Arcep qui privilégie la couverture du territoire et Matignon qui veut maximiser les recettes de l'État, les MVNO craignent de faire les frais des arbitrages. À moins qu'Éric Besson ne souhaite là aussi se démarquer.
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