Contrats santé  :  des hausses 2010 plus fortes que prévu

En l'espace de huit ans, le poids des dépenses de santé dans le budget des familles a augmenté de 50 %, selon le cabinet Jalma. Et pour 2010 ? Entre l'augmentation du forfait hospitalier, la taxe CMU (couverture maladie universelle) sur le chiffre d'affaires, et la prise en charge des vaccins contre la grippe A, les experts craignaient une explosion tarifaire des complémentaires santé. En définitive, la Mutualité française a annoncé une hausse d'à peine 5 %, et Mathias Matallah, président du cabinet Jalma, table sur « entre 4 % et 8 % sur l'ensemble du march頻.Rassurant ? À première vue, seulement. Sur les forums Internet, les assurés notent des augmentations sans commune mesure avec les chiffres annoncés. Pour en avoir le coeur net, « La Tribune » s'est procuré une vingtaine de contrats individuels souscrits par des particuliers, provenant de 14 établissements différents. Les résultats de ce petit échantillon surprennent : à peine quatre assurés bénéficient d'une hausse inférieure à 9 %. La majorité affiche entre 14 % à 23 %, avec des pics à 36,3 %, voire 63,2 % ! Des cas isolés ? Pas forcément : la tarification individuelle selon ses dépenses de santé étant interdite en France, tous les assurés d'un même contrat sont censés payer la même cotisation.Tranches d'âge très variablesDans ce cas, comment expliquer un tel écart entre les chiffres annoncés et ceux constatés ? D'abord, les compagnies raisonnent généralement à « portefeuille constant », c'est-à-dire qu'elles ne tiennent pas compte des hausses dues à un changement de statut : déménagement, changement de catégorie socioprofessionnelle (de salarié à indépendant par exemple), et surtout vieillissement de l'assuré. Or, plus les tranches d'âge utilisées par l'assureur sont larges (tous les cinq ou dix ans, au lieu de chaque année par exemple), plus l'augmentation sera forte lors du passage de l'une à l'autre.Ensuite, les hausses moyennes n'incluent pas des promotions. Pour le nouvel assuré qui a bénéficié de deux mois gratuits en 2009, les cotisations vont être mécaniquement renchéries de 16,7 %. « Près d'un nouveau client sur quatre l'a bien compris et change de contrat au bout d'un an », note Mathias Matallah. Quant aux grosses entreprises, elles négocient âprement leur contrat collectif, obtenant souvent une faible hausse, voire une stagnation. Ce qui tire parfois vers le bas la moyenne annoncée? Certains cas résistent toutefois à ces explications. Selon Mathias­ Matallah, il peut s'agir de « contrats très déficitaires, notamment dans le haut de gamme, sur lesquels on voit un effet de rattrapage ». Une chose est sûre : avant de reconduire son contrat, mieux vaut se fier à sa facture plutôt qu'à la hausse moyenne annoncée. n Lire aussi page 22.
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