« Le hooliganisme des années 70, c'était une culture et pas seulement la violence d'aujourd'hui »

fpDes violents incidents ont éclaté le 28 février à Paris avant le match PSG-Marseille. Un supporteur parisien, frappé à mort ce soir-là par d'autres Parisiens, est décédé de ses blessures.Cass Pennant, ex-hooligan anglais devenu écrivaindans les années 70, Cass Pennant était le hooligan le plus connu et le plus craint d'Angleterre... et d'Europe ! Leader de l'Inner City Firm, un groupe de supporteurs de West Ham, il a fait le coup de poing à travers le Vieux Continent pour suivre son équipe. Adepte de l'ultraviolence, ce black londonien taillé dans le béton a aussi été le premier hooligan condamné à de la prison pour ses actes. Devenu écrivain, il pose son record sur le hooliganisme actuel et le compare à celui de son époque.Le 17 mars, Yann, un supporter du PSG, est mort après avoir été tabassé par des fans du même club mais pas de la même tribune ? Comprenez-vous cela ?J'étais à l'ICF, l'Inner City Firm, on avait des adversaires d'autres villes mais pour l'équipe il y avait une paix qui se créait avec ceux qui supportaient West Ham comme nous. Cette paix permet de garder sous contrôle les rivalités. Normalement entre les supporteurs d'un même club il existe une paix tacite. Mais ce qui se passe au PSG est unique.Comment expliquez-vous que des fans d'un même club en viennent aux mains ?En France les groupes de supporteurs n'ont pas d'ennemis ou peu alors que dans les autres pays chaque groupe a des ennemis partout. Paris n'a qu'un seul adversaire : Marseille ! Comme ils n'ont personne sur qui taper ils se battent entre eux. Les rivalités internes augmentent. En Angleterre, on ne peut pas penser aux rivalités internes : il faut toujours se préparer pour le match du dimanche car de l'autre côté il y aura les hooligans de l'équipe adverse.Qui, selon vous, domine l'Europe du hooliganisme ?Lors de l'Euro 2004 au Portugal j'ai découvert les supporteurs russes et particulièrement ceux des clubs de Moscou. Ils partagent la première place avec les Polonais. La diminution de la violence des fans des autres pays s'expliquent par le fait que ceux qui voyagent ont plus d'argent qu'avant et que cet argent sert à payer la place de match. Comment a évolué le hooliganisme depuis votre époque ?Chez les hooligans des années 70, il y avait une culture et pas seulement de la violence. Une culture qui prenait en compte, la mode, la musique.... Çela a existé des années 70 au début des années 80. C'est la période avant le drame du Heysel. C'était une sorte de révolution au sens politique du terme pour les jeunes qui avaient d'autres intérêts que la violence. Depuis la chute du mur de Berlin, les hooligans ont changé, ils sont allés à l'école, ils ont un background social. Ils se ressemblent tous et ne pensent qu'à la violence.Quel était votre moteur quand vous étiez un hooligan ?Avoir une cause. Cette cause, c'était le club. Et nous étions le club. La chose la plus importante était que le club ne soit pas volé mais qu'il soit respecté. à votre façon, vous jouiez, vous aussi, des matchs ?West Ham pouvait perdre des matches mais pas nous. On avait cette culture du gang mais on n'était pas des criminels. Les criminels restent des criminels chaque jour de la semaine. Mais un fan de foot se bat seulement un jour, le jour où son équipe joue et pour son équipe. Le reste du temps il est quelqu'un de normal. J'avais un travail, une famille, mais je lâchais tout pour aller me battre. Quelles solutions existe-t-il contre le hooliganisme ? On gagnera toujours la guerre contre le hooliganisme. On a constaté ces dernières années une baisse des problèmes lors des grandes compétitions. Il faut leur faire peur. Quand on montre du respect, on est respecté. Les hooligans sont une minorité mais ils savent manipuler les foules. En déplacement, les fans doivent montrer l'exemple. Il faut que les fans normaux inspirent le respect. nEntre les supporteurs d'un même club, il existe une paix tacite. Mais ce qui se passe au PSG est unique. » nom personne
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