Generali : le Vieux Lion de Trieste tire sa révérence

Réglé comme du papier à musique. Samedi à Trieste, la pièce de théâtre de l'assemblée générale de Generali, troisième assureur européen et première capitalisation italienne, s'est déroulée à la perfection devant une centaine de journalistes venus du monde entier. à la mise en scène : la banque d'affaires Mediobanca, premier actionnaire (13,2 %) de l'assureur. Et pour cause, son patron Cesare Geronzi devient sans surprise président de Generali en lieu et place d'Antoine Bernheim, contraint d'accepter, à 85 ans, une présidence d'honneur. Le Vieux Lion a échoué dans sa tentative de se maintenir un an de plus, mais conserve ses nombreux mandats d'administrateur. Et un oeil, même lointain, sur la compagnie : ses deux directeurs généraux, Giovanni Perissinotto et Sergio Balbinot, aux commandes depuis 2002, restent en place.coups de griffesEn vedette américaine, Vincent Bolloréeacute;, accusé par Antoine Bernheim, pourtant son parrain en affaire, de l'avoir lâché, obtient une des trois vice-présidences de Generali et gagne ainsi l'honneur d'être désormais le seul Français au conseil de l'assureur. « C'est le fruit de dix années d'? affectio societatis ? avec l'Italie », se félicite-t-il. Sans révéler pour autant ses objectifs dans la péninsule. Arrivé en limousine avec Antoine Bernheim, l'homme d'affaires français a pris soin d'endosser le rôle de celui pour qui « tout est bien qui finit bien ». Dans son discours d'adieux, Antoine Bernheim fidèle à sa légende de « grande gueule », n'a pas été avare de coups de griffes. Mais, pendant plus d'une heure, le ton s'est révélé plus résigné que combatif. « Je suis pacifique. Je suis pour la paix des braves et même pour la paix des non braves », a-t-il pris soin de préciser avant de lâcher quelques piques. Sur Giovanni Perissinotto : « Un homme que j'ai sorti du placard ». Sur la nouvelle gouvernance du groupe : « Je ne comprends pas ce que peut faire un CIO qui ne s'occupe pas d'assurance. » Sur le refus ? réitéré ? de Mediobanca d'accepter une augmentation de capital : « L'intérêt supérieur doit passer avant les intérêts particuliers de certains actionnaires ». Et de révéler au passage que des capitaux libyens étaient prêts à investir dans la compagnie italienne. Antoine Bernheim s'est fait l'écho des inquiétudes partagées par les analystes sur l'avenir du géant de l'assurance et ses prochains relais de croissance. En Chine, où Generali est le premier assureur étranger, l'ancien président s'est interrogé sur la capacité des autorités « à accepter ou non un étranger avec des parts de marché significatives ». Antoine Bernheim laisse désormais la place à un homme, qui joua un rôle clé dans la consolidation bancaire en Italie. Cesare Geronzi, très politique, proche du pouvoir, estime que sa nomination est la « conclusion d'un parcours », de dix années d'efforts pour stabiliser l'actionnariat de Mediobanca et de Generali. « Je suis un homme complexe qui aime la complexit頻, a-t-il prévenu. Il a trois ans pour clarifier la stratégie de Generali.
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