Le consommateur patriote peut-il sauver l'industrie française ?

Et si les citoyens consommateurs avaient le destin de l’industrie française entre leurs mains ? Ou plutôt dans leur porte-monnaie ? Le gouvernement – Arnaud Montebourg n’a-t-il pas posé en marinière ? – un certain nombre d\'économistes, les entreprises qui n’hésitent pas à labelliser leur ancrage national et un nombre grandissant d’associations comme ProFrance y croient dur comme fer. L\'étude réalisée par l’IFOP pour les opticiens Atol publiée ce jeudi dans le cadre d’une table ronde organisée par CCI France constate le renforcement de la fibre patriotique des consommateurs. Ainsi, 52% des personnes interrogées estiment que le produit d’origine est un élément déterminant dans l’acte d’achat. Un chiffre en hausse de 6 points par rapport à octobre 2011 ! Sauver des emplois En achetant français, le consommateur participerait ainsi à la sauvegarde de l’emploi toute n\'ayant l’assurance que la fabrication de ce produit a respecté un certain nombre de normes sociales et environnementales. Pour toutes ces raisons, une grande majorité des consommateurs, 77% précisément, seraient mêmes prêts à payer plus cher des produits français. Une sensibilité prix qui évolue en fonction de l’âge du consommateur et donc de son pouvoir d’achat. Sans surprise, les plus jeunes sont les « moins » patriotes, en raison de la faiblesse de leurs moyens financiers. Seuls 27% des personnes âgées de 18 à 24 ans sont prêts à ouvrir plus grand leur porte-monnaie contre 59% pour les 50-64 ans et 71% pour les 65 ans et plus.Pas d’effet mécaniqueLe pari de la réindustrialisation est-il gagné, sachant que les Français ont pleinement conscience des difficultés de leur industrie ? Selon le baromètre annuel de l’IFOP réalisé pour l’Usine nouvelle dévoilé en septembre, 91% des Français interrogés estimaient que celle-ci était en déclin. Ils n’étaient que 82% un an plus tôt. « Cette progression s’explique par le passage dans le rouge de la plupart des indicateurs conjoncturels, par la mise en lumière de quelques cas symboliques comme Petroplus ou Florange, par la montée brutale du chômage mais aussi parce le fait que la désindustrialisation a été l’un des points essentiels de la campagne présidentiel », explique Jérome Fourquet, le directeur du département opinion à l’IFOP. Pour 94% des personnes interrogées, la réindustrialisation doit être l’une des priorités du gouvernement.« Ce n’est pas si mécanique. Un faisceau d’éléments rend difficile la transformation de l’intention en acte d’achat, en particulier la baisse du pouvoir d’achat des Français en 2012 et celle anticipée en 2013 », explique Fabienne Chol, la directrice générale de l’Institut national de la consommation (INC). « Bien souvent, acheter français, italien ou européen est un choix par défaut. Le consommateur ne veut tout simplement pas acheter chinois », poursuit-elle.Par ailleurs, le consommateur commence à prendre conscience que l’origine nationale exacte d’un produit est parfois délicate à déterminer en raison de la multiplicité des éléments qui le compose. Les Renault sont-elles françaises ? Dans le domaine alimentaire, la situation est également complexe, malgré les nombreux labels qui permettent de garantir une certaine traçabilité. Le récente scandale Findus a, de ce point de vue, aggravé la confusion dans l’esprit des consommateurs. 
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