Les moteurs internes de l'économie française très essoufflés

Un premier trimestre à oublier. L'Insee a publié vendredi le détail des comptes trimestriels pour les trois premiers mois de l'année. De cette batterie de chiffres, il ressort nettement que l'économie française a flanché. Le PIB n'a progressé que de 0,1%, et cette bien maigre performance doit tout aux exportations. « Sans la contribution positive du commerce extérieur, le PIB aurait baissé de 0,3%", observe Alexander Law, économiste au cabinet de recherche Xerfi. De fait, la demande intérieure finale est restée en panne au premier trimestre. Du côté des ménages, la consommation, en hausse de 1,0% au dernier trimestre 2009, a stagné (0,0%) sur les trois premiers mois de 2010. Ceci s'explique par le recul de 0,1% du pouvoir d'achat des Français au premier trimestre après être resté stable sur la fin 2009. « L'accélération de l'inflation a pesé sur le pouvoir d'achat comme la fin des effets des mesures sociales et fiscales de soutien au revenu », prises l'an dernier, explique Mathilde Lemoine (HSBC France). L'économiste souligne qu'au niveau national, l'inflation s'est accélérée au premier trimestre 2010 pour atteindre 1,3% après 0,4% au quatrième trimestre de l'an dernier avec notamment l'augmentation du prix du pétrole, de l'alimentation et de certains prix réglementés (taxi, TGV, prime d'assurance). De même, un certain nombre de mesures fiscales et sociales de soutien aux ménages ont cessé de jouer leur rôle de soutien à la demande. On chiffre à 5,3 milliards d'euros l'apport de ces mesures en faveur des ménages. Cette impulsion fait désormais défaut.Traumatisme masqué par le plan de relanceDu côté de l'investissement des entreprises c'est également la soupe à la grimace. Ces dernières ont poursuivi leur déstockage au premier trimestre, signifiant en cela qu'elles n'étaient pas encore prêtes à reprendre le chemin de l'investissement. Si on ajoute à tout cela un recul des investissements des ménages comme des administrations publiques, on a tous les ingrédients d'une économie encore traumatisée par les effets de la crise financière. Un choc que le plan de relance avait permis de masquer mais dont les traces ressurgissent à mesure que les effets de ce dernier se dissipent. Seule note positive dans ce tableau, le commerce extérieur. Les exportations ont accéléré au premier trimestre évitant à la France une rechute de son activité.
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