Climat social : cote d'alerte chez les fonctionnaires

Ces derniers mois, des conflits sectoriels ont éclaté ici ou là, dans la culture ou l'éducation. La fameuse RGPP (révision générale des politiques publiques) et autres réductions d'effectifs pour cause de non -remplacement d'un départ en retraite sur deux ont alimenté la grogne. Mais jusqu'à récemment, le mécontentement est resté latent. Et jamais les organisations syndicales n'ont pu compter sur une mobilisation large des fonctionnaires pour faire reculer l'exécutif, sur la réduction des effectifs notamment. Nombreux dans la rueA la faveur de la réforme des retraites et des négociations salariales, le climat est en passe de tourner à l'orage. Jeudi, lors de la grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les fonctionnaires étaient nombreux à être descendus dans la rue. Et le taux de grévistes était très supérieur à celui enregistré lors de la précédente journée. En fin d'après-midi, le ministère du Travail avançait des taux de 19,35% dans la fonction publique d'Etat (13,8% le 27 mai), de 18,8% dans l'Education nationale (13,8% le 27 mai) ou de 15,9% dans la territoriale (8,9% le 27 mai). Menace sur le point d'indiceMais la tension est surtout en train de se cristalliser autour des négociations salariales qui se sont ouvertes ce vendredi. Alors que les fédérations de fonctionnaires les abordaient avec l'espoir d'obtenir une compensation à la future hausse des cotisations vieillesse ( de 7,85% à 10,55% d'ici à 2020), plusieurs membres du gouvernement se sont chargés de doucher leurs ardeurs au nom de la rigueur. Au point que la hausse du point d'indice de 0,5% prévue au 1er juillet 2010 dans le précédent accord triennal était soumise à arbitrage. Cafouillage gouvernementalCe vendredi, la plus grande confusion a régné. Georges Tron, le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, a déclaré que la décision sur la revalorisation du 1er juillet serait prise la semaine prochaine. Quasiment au même moment, François Fillon indiquait que "l'engagement a bien été pris par le gouvernement d'augmenter le point d'indice de 0,5% au 1er juillet et cet engagement n'est pas remis en cause". Mais le Premier ministre a aussitôt relativisé ses propos en précisant qu'il "y aura discussion avec les partenaires sociaux". Vers une rentrée sociale chaudeLes syndicats, eux , avaient décidé de claquer la porte de la première séance de négociation après avoir lu une courte déclaration rappelant leur attachement au point d'indice. Nul doute qu'ils tenteront, lors de la seconde rencontre qui devrait avoir lieu la semaine prochaine, de pousser leur avantage. La nervosité du gouvernement montre qu'il a pris conscience que le ras-le-bol des fonctionnaires pouvait alimenter une "rentrée sociale" chaude...
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