maritimeLa rumeur courait à Marseille depuis des mois, la CMA CGM serait en difficulté financière. La réunion d'hier au ministère des Finances le confirme. L'armateur, numéro trois mondial du transport de conteneurs, demande l'aide de l'État et un répit à ses créanciers. « Maersk, MSC, tous nos concurrents ont fait de même. Nous examinons divers scénarios comme un moratoire de nos créances et la vente d'actifs non opérationnels », explique un cadre de la CMA CGM. « Nous allons essayer d'éviter une ouverture du capital mais il faudra peut-être en passer par là. » Cette option, qui pourrait se faire via le Fonds stratégique d'investissement (FSI), rassurerait les créanciers.Effet de ciseauLa CMA CGM accuse une dette d'environ 3,5 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires 2008 de 15 milliards de dollars (10,2 milliards d'euros, + 28,2 %) et un résultat net de 124 millions de dollars (966 millions en 2007). 2009 verra des pertes et une baisse de l'activité. Comme ses rivales, l'entreprise souffre d'un redoutable effet ciseau. Au premier semestre 2009, le trafic mondial de conteneurs a plongé de 20 %. 2008 a vu les taux de fret (coût de la marchandise transportée) s'effondrer de 75 % en moyenne pour une flotte mondiale en hausse de 7 %. Or la CMA CGM a commandé ces dernières années des dizaines de navires, 18 livrés en 2009, 52 d'ici à 2012. Elle a lancé en début d'année un plan d'économies de 600 millions de dollars. Elle ne possède que 98 des 395 navires qu'elle exploite et ne renouvelle plus les contrats de location arrivant à terme. Mais cela ne suffit pas. La CMA CGM taille partout. Il semble que la construction de son siège social à Marseille soit très fortement ralentie. Et le projet de terminal à conteneurs Fos 2XL serait revu à la baisse.Gérard Tur, à Marseille

latribune.fr

26 Sept 2009, 1:45

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